Arboriculture - Bilan Phyto 2019 : une pression carpocapse élevée dans le Val de Loire
L’année 2019 a été marquée par des dégâts importants de carpocapse dans le Val de Loire, parmi les plus élevés depuis 2014.
L’année 2019 a été marquée par des dégâts importants de carpocapse dans le Val de Loire, parmi les plus élevés depuis 2014.
Article issu en partie grâce du Bulletin de santé du végétal (BSV) bilan arbo Centre-Val de Loire. Les BSV sont des outils indispensables à la Surveillance biologique des territoire. Ils informent les agriculteurs et les conseillers sur l'état sanitaire et le risque phytosanitaire des cultures, et délivrent des messages règlementaires.
Retrouvez tous les articles de notre dossier bilan phyto arbo, par région : Provence-Alpes-Côte d'Azur, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, NormandieLa pression carpocapse a été très élevée cette année en Val de Loire. De nombreuses piqûres récentes sont signalées à la récolte, liées aux vols de papillons qui se sont prolongés tard en saison et aux conditions climatiques favorables aux pontes. La proportion de parcelles du réseau de référence présentant des piqûres de carpocapses est dans les plus élevée observée depuis 2014, même si le nombre de parcelles présentant plus de 5 % de dégâts de carpocapses à la récolte, est moins élevé qu’en 2018. « La pression carpocapse devient compliquée, notamment en bio, indique Stéphane Lamarche, de Polleniz, réseau régional en charge de la santé du végétal en Pays de la Loire. Des producteurs commencent à envisager l’installation de filets mono-rang ». Autre problématique majeure, les pucerons cendrés, due surtout à la difficulté de lutte. En Centre-Val de Loire, l’arrivée en nombre des auxiliaires prédateurs en juin a permis une bonne régulation des populations, accélérant la fin de phase de risque, avant la migration vers le deuxième hôte. La présence de punaises phytophages dans les parcelles de pommiers et poiriers (Palomena prasina, Raphigaster sp., Coreus marginatus et Gonocerus acuteangulatus) a été observée dès fin mars et durant toute la saison en Centre-Val de Loire. Des piqûres typiques de punaises ont été constatées sur fruits sur de nombreuses parcelles du réseau. « Les punaises sont également présentes dans beaucoup de vergers des Pays de la Loire, signale Stéphane Lamarche. Mais elles n’ont pas posé beaucoup de problèmes par rapport aux autres années ».
Le chancre à nectria a posé d’importants problèmes
En revanche, la pression tavelure a été plutôt faible sur pomme comme sur poire. La proportion de parcelles présentant des symptômes de tavelure sur fruits est même l’une des plus faibles rencontrée depuis 2014 sur le réseau d’observation de Centre-Val de Loire. L’été, particulièrement sec à partir de mi-juin, a limité les contaminations secondaires de tavelure et les contaminations sur fruits. Le chancre à nectria a posé d’importants problèmes en 2019, les fortes précipitations de début de printemps ayant favorisé le développement de la maladie. L’oïdium et les maladies de conservation n’ont pas été favorisés par les conditions climatiques de l’été. En revanche, les nombreux épisodes pluvieux de cet automne ont sûrement été plus propices aux contaminations de maladies de conservation sur les variétés récoltées en octobre et novembre. De fortes attaques de stemphyliose ont été signalées en août dans le Loiret, sur poire Conférence. Ce sont essentiellement dans les vergers sous aspersions estivales que se développe cette maladie.
Les foyers de cochenille jaune en régression
Les dégâts de tordeuses sont restés tolérables à la récolte, à part dans quelques situations notables. Le psylle du poirier a été plutôt bien régulé par la faune auxiliaire. L’année a été favorable aux attaques de phytoptes libres : des bronzages conséquents ont été signalés dans l’Indre-et-Loire et le Loiret, sur pommiers et sur poiriers. La pression des hoplocampes du poirier et du pommier est restée forte, surtout sur pommier cette année, dans les parcelles en production biologique. Celle des anthonomes également dans certains cas, suivant l’historique des parcelles. La cochenille rouge du poirier a été observée régulièrement dans les vergers de poiriers de la région Centre-Val de Loire. Elle contribue à l’affaiblissement des arbres. En revanche, aucun symptôme de Pou de San José n’a été signalé, et les foyers de cochenilles jaunes des arbres fruitiers sont en régression.
Des cochenilles sur les cerisiers dans le Loiret
Très présente en région Centre-Val de Loire, Drosophila suzukii a occasionné d’importants dégâts sur les variétés de cerises tardives mais aussi cette année sur les variétés semi-tardives. Des dégâts notables liés à la mouche de la cerise ont encore été constatés cette année. Depuis quelques années, on observe la présence de cochenilles blanches du mûrier dans des parcelles de cerisiers du Loiret, notamment protégées par filet contre les mouches. Depuis 2017, la mortalité d’arbres suite aux attaques de cochenilles est signalée ainsi qu’une augmentation du nombre de parcelles impactées.