Enquête
Une étude Itab/Inra justifie la rémunération des externalités de l'agriculture bio
Les nombreux effets favorables de l'agriculture bio justifient largement la mise en place de soutiens publics : telle est la conclusion d'une étude menée par l'Itab avec le concours de l'Inra, commandée par le ministère de l'Agriculture. « Mais au jour des connaissances actuelles, il nous semble impossible de fonder des niveaux de montants de rémunération », souligne Natacha Sautereau (Itab), co-auteur avec Marc Benoît (Inra) de cet état des lieux basé sur une synthèse bibliographique et présenté le 25 novembre. L'objectif était de quantifier les externalités positives de l'agriculture bio tant sur l'environnement que sur la santé humaine ou le bien-être animal. Presque toutes les externalités sont au vert (en rouge on trouve seulement les rendements plus faibles). Parmi les effets positifs chiffrés du bio, les coûts de moindre pollution de l'eau (de 20 à 46 €/ha/an de grandes cultures) ou encore l'impact des pesticides sur la faune (de 43 à 78 €/ha). Mais les auteurs ont bien insisté sur les limites de l'étude : externalités parfois non quantifiables, ou encore, dans les limites méthodologiques, le fait que l'agriculture bio ait été comparée à l'agriculture “conventionnelle” sans prendre en compte la diversité et les pratiques qui existent au sein de chacun de ces systèmes.
Quantifier les externalités positives de l'agriculture bio sur l'environnement, la santé humaine ou le bien-être animal.
Fiscalité verte, mécanismes pour inciter le consommateur, etc. : une table ronde s'est ensuite intéressée à la forme que devait prendre ces soutiens. Stéphanie Pageot (Fnab) et Etienne Gangneron (APCA) ont souligné l'importance des aides au maintien car le marché seul – certes en croissance – ne peut soutenir l'agriculture bio. Marie-Catherine Schulz (France Nature Environnement) et Alban Thomas (Inra) ont précisé qu'« en fonction des pratiques positives qu'on subventionnera dans le bio, il faudra aussi les subventionner en conventionnel. »