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Changement climatique : dans le Ventoux, 5 filières fruits et vigne pour organiser la résistance des productions

La région Ventoux vient d’obtenir la labellisation AARC pour 5 de ses filières agricoles emblématiques : raisin de table, cerises, asperges, vigne et olives. Les projets sont nombreux, ils ont été évoqués lors d’une journée technique à Mazan dans le Vaucluse, le 6 février dernier. 

Les filières raisin de table, vigne, cerises, asperges et olives sont les 5 filières pour lesquelles la région Ventoux a obtenu la labellisations ARRC (Aires agricoles de résilience climatique).
© Caroline Maréchal

Dans le cadre du Plan Méditerranée mis en place par FranceAgrimer, la région Ventoux (Parc naturel du Ventoux et parc naturel du Luberon), vient d’obtenir la labellisation ARRC (Aires agricoles de résilience climatique). Ce projet, qui fédère 5 filières emblématiques de ce territoire - raisin de table, cerises, asperges, vigne et olive - a pour but de financer « l’identification et la structuration de projets de filières d’adaptation aux changements climatiques, voire d’atténuation de ceux-ci, et de meilleure gestion de la ressource en eau sur un territoire particulièrement exposé aux effets du changement climatique, de manière à accroître sa résilience dans une perspective plus globale de maintien de la souveraineté alimentaire », selon FranceAgrimer.

Lire aussi : Changement climatique : une réalité à laquelle il faut s’adapter

Obtenue pour 3 ans, cette labellisation implique que les filières concernées travaillent ensemble à des projets communs définis et chiffrés, assortis d’une aide de 80 % maximum. 

 

Des filets pour les cerises, de nouvelles variétés pour le raisin 

Réunis lors d’une journée technique le 6 février, les représentants de ces filières ont pu présenter leurs problématiques vis-à-vis des changements climatiques et leurs idées d’adaptation à des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Pour la cerise et le raisin de table, Alexandra Lacoste, directrice de l’AAOP Grand Sud Est cerises & raisin est revenue sur l’interdiction de l’insecticide Diméthoate, et sur la nécessité de trouver une alternative pour pouvoir assurer les rendements.

Lire aussi : Drosophila suzukii : Ganaspis est-il l’espoir de la filière cerise française ?

« Pour éviter les ravages de Drosophila Suzuki, les essais avec des filets réalisés par le CTIFL doivent continuer. Ils montrent des résultats probants, tant pour la qualité et la quantité des fruits. Pour le raisin, il convient également de poursuivre les recherches sur de nouvelles variétés résistantes à l’oïdium ».

Lire aussi : Raisin de table français : bientôt une nouvelle variété ?

Trouver des alternatives aux emballages plastique 

Concernant l’aval de la filière, elle alerte sur l’importance de « trouver des alternatives aux barquettes plastiques pour ces fruits fragiles et cueillis à maturité. Les barquettes permettent également de créer une segmentation et de valoriser les IGP (Indication géographique protégée), elles possèdent de plus une image hygiénique qui plaît aux consommateurs. Le décret de la loi Agec est peut-être tombé mais l’Europe prépare d’ores et déjà d’autres dispositions pour imposer des emballages recyclables », clame Alexandra Lacoste.

 

Augmenter la rémunération des producteurs d’olives

La filière olive, quant à elle, ambitionne de travailler sur la valorisation des co-produits de l’huile comme les grignons et les noyaux, lesquels peuvent être recyclés en cosmétiques ou en combustibles, et ainsi augmenter la rémunération des producteurs. « Avec le changement climatique, il faudra également veiller à trouver des systèmes de protection des cultures », souligne Régis Citerneschi, dirigeant de la coopérative oléicole La Balméenne.

 

Diminuer le bilan carbone de l’asperge en la cultivant hors sol 

Enfin, Mickael Vayson, de l’organisation de producteurs Coteaux Ventoux, qui produit de l’asperge verte sur l’aire Ventoux en cours d’obtention du Label Rouge, a montré son intérêt pour les retours d’expérimentation de culture sous filets des autres filières indiquant qu’il souhaitait « lancer des essais de culture d’asperge hors-sol, afin de diminuer les intrants, et le bilan carbone de ses productions d’asperge ».

Afin de compenser la baisse de rentabilité des exploitations d’asperges, Mickael Vayson souhaite également mettre en place voies de recyclage pour ses légumes « moches » ou abîmés en veloutés, potages mais aussi en méthanisation. 

Pour conclure, René Reynard, président de l’AOP Muscat du Ventoux et de l’IGP cerises des coteaux du Ventoux est resté positif en prédisant aux filières de l’AARC Ventoux un bel avenir de producteurs-stockeurs, « grâce aux forêts et à tous les arbres qui bordent nos exploitations, nous allons pouvoir stocker du CO2, et le revendre d’ici 2030 ! Notre bilan carbone sera à zéro, et nous aurons du stock pour ceux qui le souhaitent ».  

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