Les vergers se couvrent de filets contre la grêle et les insectes
L’ensemble des vergers français ont tendance à se couvrir de filets anti-grêle et anti-insectes. Sur cerise, la couverture filets et bâches reste une des seules solutions contre Drosophila suzukii.
L’ensemble des vergers français ont tendance à se couvrir de filets anti-grêle et anti-insectes. Sur cerise, la couverture filets et bâches reste une des seules solutions contre Drosophila suzukii.
« Le besoin de protection contre les aléas climatiques et les insectes se développe sur l’ensemble des vergers quelle que soit l’espèce », constate Philippe Augenie de Filpack. Les filets paragrêles s’étendent sur de plus en plus de vergers de pêche, abricot, kiwi et raisin de table. Mais la tendance la plus marquée est la couverture ou la fermeture de vergers avec des filets anti-insecte. « Sur pomme, des producteurs du Val de Loire ou d’Alsace commencent à s’équiper en Alt’Carpo », continue Philippe Augenie.
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Les vergers de kiwis sont aussi de plus en plus souvent fermés avec des filets anti-carpocapse pour éviter les dégâts de punaise diabolique. « Sur les vergers de kiwi déjà protégés en paragrêle, il suffit de rajouter des filets en pourtour de verger pour protéger le verger », précise Eve Cantin de Cantagri. Mais avec Drosophila suzukii, c’est sur cerise que les surfaces augmentent même si ce choix reste encore marginal du fait de l’investissement. Les filets sont alors associés avec des bâches anti-pluie. « Il faut compter environ 45 000 € par hectare hors poteaux et main-d’œuvre pour une couverture monorang et 35 000 € pour une couverture monoparcelle », indique Marie Dordolo de la Chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne.
Depuis six ans, la technicienne suit des vergers de cerise couverts avec des bâches et filets. « L’efficacité du système monorang a clairement été validée avec zéro traitement phytosanitaire anti-drosophile appliqué durant toute la saison, souligne la conseillère. En moyenne sur 26 parcelles notées sur quatre ans, la moyenne des dégâts est de 0,38 %. 21 parcelles n’ont jamais eu de dégâts. » Une cinquantaine de producteurs en sont équipés en France.
Des systèmes de filets + bâches monorang ou monoparcelle
« Avec 12,60 m de large de concept, le prix est clairement un frein au développement de cet outil, précise Stéphane Barrière de Filpack. Mais il permet de ne fermer que quelques rangs et d’investir progressivement. » Dans le Tarn-et-Garonne, les filets sont fermés à la véraison et ouverts à la cueillette si elle se fait en une seule passe. Sinon la cueillette se fait dessous ou les filets sont relevés avant la cueillette puis refermés après. Les filets ne gênent pas les traitements phytosanitaires, les gouttes sont même fracturées par les mailles et la dispersion de la bouillie est améliorée.
« Sous filet monorang, on constate un petit retard à la maturité de 3 à 4 jours, précise Marie Dordolo. Il y a parfois plus de dégâts de pucerons noirs du fait d’une régulation plus faible, les auxiliaires ayant du mal à s’introduire sous les filets. » Depuis deux ans, des vergers ont été fermés par des filets et bâches en monoparcelle. Trois producteurs en sont équipés dans le Sud-ouest et un ou deux en Belgique. « L’investissement est moindre à l’hectare, la récolte est plus facile à faire mais c’est un peu plus technique pour le monter », commente Stéphane Barrière.
Ce système est réservé à des vergers en bloc rectangulaire et plat. « En appliquant un seul traitement anti-drosophile à la fermeture des filets, les vergers suivis depuis deux ans n’ont pas présenté de dégâts de drosophile », résume Marie Dordolo. L’intérêt d’associer les filets avec les bâches est de protéger les cerises de l’éclatement. « Les producteurs constatent aussi qu’ils peuvent cueillir leurs fruits plus mûrs. Le gain en coloration, calibre et qualité gustative leur permet de vendre leurs fruits plus chers », témoigne l’ingénieure.