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arboriculture
Suzukii fauche la cerise

La campagne cerise a été écourtée. Les très fortes pressions de D. suzukii sur tous les bassins de production ont obligé une partie des producteurs à abandonner leur récolte de variétés tardives alors même que des pertes avaient déjà été constatées plus tôt dans la saison.

L’année a été faste pour Drosophila suzukii mais pas pour les producteurs de cerises. Présent sur toutes les zones de production, ce ravageur a été favorisé par un hiver doux et humide. « En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, des captures ont été enregistrées tout au long de l’hiver, note Benoît Dufaÿ, du domaine d’expérimentations La Tapy (84). A la fin du mois de mars, ces captures ont considérablement augmenté ». Début mai, les premiers dégâts sont observés sur variétés précoces dans toute la zone Sud-est de la France jusque dans le Rhône. « La stratégie proposée en agriculture raisonnée a permis de limiter fortement les dégâts. Cependant, elle n’a toléré aucun trou de protection et un mauvais choix de produit a eu des conséquences graves », résume Valérie Gallia, de la Serfel. « La pression s’est réellement accentuée début juillet en Rhône-Alpes, au moment du démarrage de récolte des variétés tardives pour lesquelles la situation a été très compliquée, voire catastrophique », déplore Manuela Dagba, de la Fredon Rhône-Alpes. De nombreuses récoltes ont été interrompues précocement à partir des variétés semi-tardives, en raison de trop forts dégâts. « La perte de récolte a pu atteindre 80 % du potentiel de cerises acides sur certains vergers de Meurthe-et-Moselle et des Vosges », témoigne Thierry Antoine, de la chambre d’agriculture des Vosges.

AVIS D’EXPERTS

Mouche de la cerise précoce

BENOIT DUFAŸ, domaine d’expérimentations La Tapy (84)

 

« Le début du vol de la mouche de la cerise a été précoce, autour du 15-20 avril. Cette tendance semble se répéter de plus en plus fréquemment. Dès la fin du mois d’avril, les captures se sont généralisées à toutes les zones. Des dégâts sur fruits ont été signalés, engendrant dans certains cas des refus commerciaux. La bactériose est un autre fait marquant de l’année avec un tiers des parcelles du réseau présentant des symptômes ».

AVIS D’EXPERTS

Moniliose sur vergers grêlés

VALÉRIE GALLIA, chambre d’agriculture du Gard

« Globalement, les conditions climatiques n’ont pas été favorables aux monilioses pendant la floraison et la prématurité des différentes variétés. Cependant, certains vergers ont connu des attaques, notamment après de la grêle ou les pluies. La mouche de la cerise était moins présente que D. suzukii. Le vol était de très faible intensité cette année, mais quelques dégâts ont été signalés dans certaines parcelles. Dans les hauts cantons de l’Hérault, on a noté des dégâts de cylindrosporiose sur feuille, parfois de forte intensité. Cette maladie a entraîné une chute anticipée des feuilles dès l’été ».

AVIS D’EXPERTS

Moniliose et coryneum

MANUELA DAGBA, Fredon Rhône-Alpes

« Le mois de juin marqué par des averses a favorisé l’éclatement, constituant des blessures favorables à l’entrée des champignons responsables de monilioses et d’autres maladies de conservation. Au sein du réseau d’épidémiosurveillance, huit parcelles sur onze étaient concernées par des dégâts sur fruits à l’approche de la récolte. En été, des symptômes de Coryneum sur feuilles d’intensité faible étaient visibles. La progression de la maladie a été ralentie à partir de juillet sous l’effet des conditions plus sèches. Certaines parcelles touchées par le coryneum ont cependant subi d’importantes chutes de feuilles. La pression de phytoptes a été assez élevée en tous secteurs. Plus de la moitié des parcelles du réseau a présenté des dégâts variables sur feuilles. Phénomène rare sur cerisier : des remontées de populations d’acariens ont été observées en Ardèche courant juillet, entraînant le bronzage du feuillage avec parfois une chute importante de feuilles ».

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