Aller au contenu principal

Pourquoi l’ananas Victoria de La Réunion est-il en crise ?

Derrière la rencontre, toujours appréciée, avec les métropolitains pendant le salon de l’Agriculture, les producteurs réunionnais demeuraient soucieux. Tout particulièrement, ceux cultivant le fruit phare de La Réunion, l’ananas Victoria.

Des coûts de production (fret, emballages, plastique agricole, main d’œuvre, engrais) et fin de l’aide européenne aux plantations pourraient détourner les producteurs de l’ananas Victoria, redoute David Collet, producteur à Saint-Benoît
© Philippe Gautier-FLD

Sur l’espace de La Réunion, dans le hall 5 du parc des expositions de Paris, le stand de l’Arifel (Association réunionnaise interprofessionnelle des fruits et légumes), qui présentait une large gamme de produits cultivés sur « l’île intense », a connu une fréquentation forte et soutenue pendant tout le salon. Bananes, longanes, fruits de la passion, mangues étaient proposés à la vente. L’ananas Victoria était aussi présent. Cependant la situation est loin d’être rose pour le fruit star de la Réunion.

Lire aussi : La Réunion : créer des coopératives pour sauver le commerce de proximité 

Explosion des coûts de production

La Réunion produit environ 7000 tonnes d’ananas Victoria et en exporte 2000 tonnes, ce qui constitue le principal fruit expédié (avec le litchi – 1500 tonnes – et le fruit de la passion, 150 tonnes). Cependant, la demande serait tout à fait capable d’absorber le double en volumes, selon l’Arifel. « La production rencontre de très gros problèmes, reconnaît David Collet, producteur d’ananas à Saint-Benoît. Depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons vu une augmentation très importante des intrants nécessaires à la culture de l’ananas. Aujourd’hui, le coût de production est environ 23 000 euros l’hectare, ce qui représente une multiplication par deux en un an ».

Disparition de l’aide européenne

Du coup, la production est en baisse dans l’île : « Pour l’instant, nous conservons le même prix à l’export en rognant sur nos marges. Mais, Il y a un risque de disparition pure et simple de l’ananas Victoria », s’inquiète David Collet. Car, les producteurs réunionnais ont aussi appris une mauvaise nouvelle : l’arrêt du versement par l’Europe d’une aide aux nouvelles plantations. Celle-ci avait permis d’encourager les agriculteurs à se diversifier vers l’ananas : « Contrairement à la canne à sucre, l’Union européenne ne considère pas l’ananas Victoria comme une culture pérenne, note David Collet. Proposer un ananas à 5 euros, ce qui permettrait de couvrir les coûts, n’est pas possible sur le marché local ». Ni à l’exportation, malgré toutes les qualités gustatives reconnues de l’ananas Victoria.

Les plus lus

Tomates cerise allongées du Maroc vendues en France
Fruits et légumes du Sahara occidental ne pourront pas être estampillés “Maroc”

Le Conseil d’Etat vient de prendre décision de justice : les melons et les tomates cerise du Sahara occidental ne peuvent…

Une barquette en plastique de fraise
Emballages plastique dans l’UE : le règlement publié au Journal officiel de l’UE, que dit-il pour les fruits et légumes ?

Délai, exemptions, sanctions… Que dit l’article 25 du Règlement (UE) 2025/40 du Parlement européen et du Conseil du 19…

Caisse de melons de Cavaillon avec un logo IGP apposé sur l'image
Le melon de Cavaillon enfin IGP : qu’est-ce que cela va changer pour les producteurs et le commerce ?

Le melon de Cavaillon bénéficie désormais d’un indication géographique protégée (IGP). La Commission européenne a rendu…

drapeaux de la France et des Etats-Unis avec des fruits et légumes
La France exporte-t-elle des fruits et légumes vers les Etats-Unis ?

L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche promet des bouleversements dans le commerce mondial. La France exporte aux Etats…

Avec la cerise, C’est Qui Le Patron ?! attaque fort 2025

En 2025, C’est Qui Le Patron ?! décline sa démarche de juste rémunération à la cerise, puis à la pomme, la carotte et les…

Intervenants à une table-ronde sur les perspectives du marché de la pomme de terre à 2030.
AG 2025 de l’UNPT : « Il ne faut pas devancer la demande si l’on veut conserver une rémunération de la pomme de terre »

Le syndicat des producteurs de pommes de terre a mis en débat les perspectives du marché à horizon 2030 et les opportunités de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes