Salades : l’inflation aura-t-elle des conséquences sur la consommation ?
Si la consommation de salade continue d’augmenter dans le monde, les producteurs français s’inquiètent de l’inflation qui pourrait détourner les consommateurs de ce produit plaisir.
Si la consommation de salade continue d’augmenter dans le monde, les producteurs français s’inquiètent de l’inflation qui pourrait détourner les consommateurs de ce produit plaisir.
A l’occasion de la présentation de la nouvelle gamme Salade de Vilmorin-Mikado, acteur mondial en laitues, Catherine Moulenat, responsable du département Salade Monde de Vilmorin-Mikado, et Christophe Poublan, directeur commercial spécialiste France, ont fait le point sur le marché de la salade dans le monde et en France. « Au niveau mondial, la crise Covid a entraîné des difficultés importantes pour la salade, notamment pour les jeunes pousses en grande partie consommées en restauration hors domicile, a rappelé Catherine Moulenat. Mais le marché a aujourd'hui à peu près retrouvé son niveau d'avant Covid ».
Globalement, avec l’élévation du niveau de vie, la consommation de salade dans le monde continue d’augmenter. « Dans les pays émergents comme le Brésil, la salade est de plus en plus consommée, assure Catherine Moulenat. La consommation augmente aussi dans les pays d’Europe de l’Est, au détriment des choux ».
Des salades plus petites pour limiter le gaspillage alimentaire
En France, la consommation est également revenue à son niveau d’avant Covid, avec une remontée notamment en restauration hors foyer et IVe gamme. Sur le marché du frais, les attentes portent aujourd’hui sur des salades plus compactes. « Les consommateurs recherchent des salades plus petites permettant de limiter le gaspillage alimentaire et de consommer toujours de la salade fraîche, constate Catherine Moulenat. La fraîcheur et l'aspect visuel sont également importants, ainsi que le fait de ne pas trop devoir couper les feuilles pour garder la naturalité de la salade ».
Emballage, problème de main-d’œuvre, sécheresse… : moins de salades plantées
Un point de vigilance existe toutefois sur l’inflation qui pourrait détourner les consommateurs de la salade, essentiellement perçue comme un produit plaisir. « Alors que les productions de plein champ se terminent et que la saison des salades sous abri va commencer, les producteurs sont dans l’expectative concernant les surfaces à planter car ils ont peu de visibilité de la part de la grande distribution, constate Christophe Poublan. Ils s’interrogent aussi par rapport à la fin des emballages plastique, les problèmes de recrutement et de coût de la main d’œuvre, les contraintes agronomiques liées à la réduction des produits phytosanitaires et à l’eau. Cet été, avec la sécheresse, certaines zones ont été impactées par des arrêtés préfectoraux limitant l’irrigation. Ponctuellement, des producteurs ont préféré ne pas planter de salade ».
Dans le Sud-Est, où 80 % de la production de salade se fait sous abri, des maraîchers, profitant de l’embellie sur les légumes ratatouille depuis quelques années, ont prolongé la production de ces légumes en fin de saison au détriment des premières plantations de salade. « Nous allons devoir être très vigilants sur les mois à venir concernant la consommation de salades en France, estime Catherine Moulenat. Ailleurs dans le monde, il n’y par contre pas pour l’instant de signes de baisse de consommation de la salade liée à l’inflation ».