Arboriculture - Bilan Phyto 2019 : en Rhône-Alpes, la cloque est surtout problématique en bio
La cloque du pêcher a touché moins de parcelles qu’en 2018 en Rhône-Alpes. Sur abricotier, l’ECA et la bactériose à Pseudomonas restent des problèmes majeurs.
La cloque du pêcher a touché moins de parcelles qu’en 2018 en Rhône-Alpes. Sur abricotier, l’ECA et la bactériose à Pseudomonas restent des problèmes majeurs.
Article rédigé à partir du Bulletin de santé du végétal (BSV) bilan fruits à noyau de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les BSV sont des outils indispensables à la Surveillance biologique des territoire. Ils informent les agriculteurs et les conseillers sur l'état sanitaire et le risque phytosanitaire des cultures, et délivrent des messages règlementaires.
Retrouvez tous les articles de notre dossier bilan phyto arbo, par région : Provence-Alpes-Côte d'Azur, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Normandie, Val de LoireEn Rhône-Alpes, la saison 2019 a été marquée par de nombreux évènements climatiques exceptionnels : hiver très doux, gelées en avril et mai, été très chaud avec deux vagues de canicules courtes mais très intenses. De plus, le violent orage de grêle du 15 juin a balayé une large zone de production arboricole entraînant d’importants dégâts. Toutes espèces confondues de fruits à noyau, la pression forficules a été plus importante qu’en 2018. Mais la majorité des parcelles touchées du réseau d’observation présentaient des attaques faibles. Les punaises ont été très actives en verger durant la saison, mais aucun dégât n’a été comptabilisé sur les parcelles du réseau. Sur abricotier, la bactériose à Pseudomonas est toujours aussi présente. Des symptômes d’ECA ont été signalés cette saison sur dix parcelles du réseau, en Moyenne Vallée du Rhône où la maladie reste un problème majeur. L’oïdium de l’abricotier a été présent, sans être problématique à la récolte. La pression en rouille du prunier a été faible. Contrairement à 2018, la tavelure n’a pas été très présente sur abricots. De même, la pression monilioses des fleurs et rameaux a globalement été plus faible, tout comme celle de maladie criblée. Des dégâts importants de bombyx du chêne à caractère exceptionnel ont été rapportés en début d’été sur abricots et sur feuilles de cerisiers en Sud Ardèche.
Les foyers de pucerons ont pu être maîtrisés
Sur pêcher, les conditions météo ont été favorables à la cloque, mais il y a eu moins de parcelles touchées qu’en 2018. La maladie reste surtout problématique en AB. Les pluies pendant la floraison ont favorisé les symptômes de chancre à fusicoccum, là où des chancres étaient déjà présents. Globalement, l’oïdium du pêcher n’a pas été préjudiciable pour la récolte. La maladie des taches bactériennes est restée cantonnée aux parcelles habituellement touchées en Moyenne Vallée du Rhône sur pêcher. Hors réseau, les dégâts étaient plus nombreux en vergers grêlés. Les monilioses des fruits ont été peu problématiques sur pêchers et sur abricotiers, sauf dans les vergers grêlés et/ou touchés par les forficules. Les cochenilles lécanines sont en recrudescence en Moyenne Vallée du Rhône depuis quelques années. Les foyers de pucerons verts, parfois importants, ont pu être maîtrisés sur les parcelles observées. Le développement de foyers de pucerons farineux a été important en AB sur pêchers et abricotiers, mais aussi sur certaines parcelles en conventionnel en Moyenne Vallée du Rhône. Les thrips sont globalement problématiques en Moyenne Vallée du Rhône, les conditions climatiques leur ont été favorables. Il n’y a pas eu de dégâts suspects attribués à la punaise diabolique recensés sur pêcher. Mais cet insecte a causé d’importants dégâts sur poires et pommes en Savoie, la vigilance est à maintenir sur toutes espèces. La cicadelle verte est souvent rencontrée sur pêcher en Moyenne Vallée du Rhône, et devient de plus en plus présente en secteur Rhône-Loire. Les conditions de l’été ont favorisé le développement de Metcalfa pruinosa, rencontré sur pêcher et abricotier régulièrement pendant l’été.
Comme chaque année, la problématique suzukii sur cerise
Sur cerisier, les monilioses et autres maladies de conservation ont été peu problématiques. Le développement des maladies du feuillage a été ralenti, voire stoppé sous l’effet des conditions très chaudes et sèches de l’été. Les parcelles du réseau d’observation touchées par les dégâts de Drosophila suzukii ont été moins nombreuses qu’en 2018. Mais hors réseau, la situation est restée problématique comme chaque année pour les variétés les plus tardives. Les attaques de mouche de la cerise ont été plus secondaires. Les foyers de pucerons noirs ont souvent été problématiques jusqu’à la récolte, avec du miellat sur les fruits. La pression phytoptes a été plus importante qu’en 2018, mais sans remontées problématiques pendant l’été.
La sharka en baisse au niveau régional
Au total, 8 378 ha de pêchers, d’abricotiers et de pruniers ont été prospectés pour la sharka : le bilan des contaminations fait état de 1 695 arbres contaminés. 14 parcelles présentaient plus de 10 % d’arbres contaminés (arrachage). Globalement, les contaminations sont en baisse par rapport à 2018 au niveau régional. Elles sont en forte baisse dans la Drôme cette année. La tendance est à la hausse dans le département de l’Isère, et stable en Ardèche. Dans le Rhône, les contaminations restent faibles et stables.