Condiments
Relance du cornichon en France
Reitzel France teste cette année une production française pour ce condiment importé d'Inde à 80 %. Un partenariat entre agriculteurs, Reitzel et enseignes a été signé.
Reitzel France teste cette année une production française pour ce condiment importé d'Inde à 80 %. Un partenariat entre agriculteurs, Reitzel et enseignes a été signé.
« Sans les mauvaises conditions de ce printemps, nous aurions atteint sans doute notre objectif de 65 t de cornichons produits en France », déclare Emmanuel Bois, directeur général du groupe Reitzel France. Le spécialiste qui fabrique et distribue des cornichons à 80 % sous MDD pour pratiquement toutes les enseignes a décidé de relancer une production française, renouant avec une tradition de plus de vingt ans. Carrefour avait déjà sollicité Reitzel il y a deux ans mais le groupe n'y avait pas répondu positivement. « Nous voulons, insiste Emmanuel Bois, créer une filière pérenne, économiquement viable pour toute la filière y compris pour les producteurs. »
« Nous voulons créer une filière pérenne, économiquement viable pour toute la filière », insiste le groupe Reitzel.
Aujourd'hui, 80 % des cornichons consommés en France sont produits en Inde et près de 20 % dans les pays de l'Est. Les industriels de l'agroalimentaire ont commencé à en importer quand la production française n'a plus été capable techniquement de répondre à l'augmentation de consommation. « Le cornichon est une culture exigeante, témoigne le directeur général. Il ne peut se développer normalement qu'entre 18 °C et 35 °C. Les besoins en eau sont importants. Et en une journée, le fruit double de volume, ce qui oblige à récolter tous les jours car les Français préfèrent les petits calibres. Economiquement, il est plus facile de produire en Inde. » Trois récoltes sont possibles en Inde contre une en France et dans les pays de l'Est. Et avec le coût de main-d'œuvre indienne, le prix de revient du cornichon serait de six fois inférieur à celui obtenu en France.
« Nous avons réfléchi à un modèle viable, affirme l'industriel, et opté pour un partenariat tripartite. S'engagent l'agriculteur qui doit nous fournir sa production, l'enseigne chargée de la commercialisation et nous-mêmes qui apportons notre savoir-faire en amont et en aval de la filière. »
Ainsi, à la gamme “Le jardin d'Orante” deux nouvelles références ont été créées, dont l'une pour les plus petits calibres. Les enseignes Intermarché, Carrefour, Auchan et Monoprix ont déjà signé le partenariat. Elles acceptent de ne pas être approvisionnées toute l'année et de réduire leurs marges, comme l'industriel. L'objectif à terme est de multiplier par dix cette production.