Raisin de table : une récolte de Chasselas de Moissac de qualité exceptionnelle
Les producteurs de Chasselas de Moissac misent sur la qualité exceptionnelle de leur raisin cette année pour affronter une campagne qui s’annonce difficile commercialement.
Les producteurs de Chasselas de Moissac misent sur la qualité exceptionnelle de leur raisin cette année pour affronter une campagne qui s’annonce difficile commercialement.
Malgré une année climatique complexe, les chasselatiers ont débuté la commercialisation du Chasselas de Moissac avec un bel atout : la qualité de leurs raisins. « Le climat de l’été a été favorable à une très bonne qualité. Les grains sont dorés, chargés de sucre, suaves avec une belle qualité aromatique, témoignait Stéphane Lucas, responsable technique du syndicat de défense du Chasselas de Moissac lors de la conférence de presse qui lançait la saison. Les grappes ont une très belle tenue et une qualité sanitaire exceptionnelle. »
Les premières grappes sont arrivées avec 15 jours de précocité, soit la quatrième semaine d’août. Un décalage qui n’était pas sans poser problèmes sur la commercialisation. « Les consommateurs ne sont pas encore prêts à manger du raisin qui est un produit d’automne, précisait Joël Boyer, représentant de l’Anefel. La première semaine de commercialisation a été particulièrement difficile, entre rentrée de vacances et portefeuilles vides des consommateurs. Nous gardons espoir pour le reste de la saison mais le marché est tendu et difficile ».
Les épreuves de 2022
L’année 2022 continue donc à donner des sueurs froides aux producteurs. Elle a débuté au printemps par des nuits de gels, pour la deuxième année consécutive, qui faisaient craindre le pire. Les pertes sont finalement moindres que celles attendues. « Nous avons perdu entre 10 et 15 % de récolte en moyenne avec certains producteurs durement touchés », soulignait le président du syndicat Claude Gauthier. Elle a continué avec « le feu ». Des périodes de chaleurs qui ont mis à rude épreuve les stations de pompage. « Et enfin l’inflation qui augmente tous les coûts : emballage, carburant et main d’œuvre », continuait-il.
Le chasselas veut bouger les lignes de son cahier des charges.
« Le cahier de charges de l’AOP Chasselas de Moissac date de 1972 et les conditions de production imposées sont aujourd’hui complétement déconnectées de la réalité, rapportait Julien Custody, vice-président du syndicat. Nous sommes actuellement limité à 13 t/ha quelque soit le mode de plantation. Or les modes de production en double plant, Lyre ou T bar sont beaucoup plus productifs sans perdre pour autant en qualité. Depuis 5 ans nous travaillons en partenariat avec l’Inao et le Cefel afin de prouver que quel que soit le mode production le pourcentage de raisin qui respecte les critères qualitatifs de l’AOP reste le même. Ces travaux ont été validés par la commission scientifique de l’Inao. Nous allons donc entamer une phase de rénovation de ce cahier des charges afin de l’adapter aux contraintes de production de 2022 mais aussi anticiper celles du futur. »