Prix des fruits et légumes : une hausse de 16 % en un an sur le panier fruits et légumes de Familles Rurales
L'association de consommateurs Familles Rurales a publié les résultats de son Observatoire des prix des fruits et légumes 2023. Elle dénonce une forte hausse, à nouveau, bien supérieure à l'inflation générale, et pointe du doigt les marges de la grande distribution.
L'association de consommateurs Familles Rurales a publié les résultats de son Observatoire des prix des fruits et légumes 2023. Elle dénonce une forte hausse, à nouveau, bien supérieure à l'inflation générale, et pointe du doigt les marges de la grande distribution.
+16%. C’est la hausse sur un an du prix du panier conventionnel de fruits et légumes constaté par Familles Rurales dans son traditionnel Observatoire des prix des fruits et légumes. C’est 3,5 fois plus que l’inflation générale. Les prix des fruits et légumes avaient déjà augmenté de +11 % entre 2021 et 2022.
En « cette période où 1 personne sur 2 déclare renoncer à certains aliments faute de budget suffisant », « les fruits et légumes [sont] un marché rémunérateur qui ne profite pourtant ni à nos producteurs, ni aux consommateurs… », accuse l’association de défense des consommateurs.
Publié le 26 juillet pour la 17e année consécutive, cet Observatoire porte sur un panier de 9 fruits et 10 légumes frais*, conventionnels et bio. Les relevés ont été effectués au mois de juin.
* Le panier de produits 2023 : Abricot ; Banane ; Cerise (rouge) ; Citron jaune ; Fraise ronde (pas de gariguette) ; Melon Type Charentais ; Pastèque verte ; Pêche ; Pomme Golden ou Gala ; Aubergine violette ; Carottes ; Concombre ; Courgette longue ; Haricots verts ; Laitue (verte) ; Oignon (jaune) ; Poivron (vert) ; Pomme de terre (type vapeur) ; Tomate grappe.
Les principaux résultats
- Entre juin 2022 et juin 2023, le prix du panier de fruits a augmenté de +14 % en conventionnel et de +8 % en bio.
- Entre juin 2022 et juin 2023, le prix du panier de légumes a augmenté de +17% en conventionnel et de +15% en bio
- En une décennie (2013-2023), les prix ont explosé avec +43% d’augmentation pour les fruits et +73% pour les légumes selon l’Insee.
Manger 5 fruits et légumes par jour, combien ça coûte ?
Selon les calculs de Familles Rurales, manger 5 fruits et légumes par jour et par personne, au moins, représenterait donc entre 5 % et 18 % d’un Smic net mensuel pour une famille de 4 personnes (deux adultes et deux enfants), soit entre 65 € et 241 € par mois.
Dans le détail, il s’agit d’un budget situé entre 134 € et 241 € par mois et par famille. En ne retenant les 5 fruits et légumes les moins chers du panier d’été, le budget familial est de 65 €/mois en conventionnel et de 100 €/mois en bio.
Familles Rurales accuse la grande distribution
Selon l’association, les fruits et légumes bruts, en valeur, représentaient 11,2 milliards d’euros à l’entrée du circuit de distribution en 2020, les consommateurs les ont payés 2 fois plus cher à la sortie soit 22 milliards d’euros (calculs de Familles Rurales d’après le rapport annuel 2022 de l’OFPM -Observatoire de la Formation des Prix et des Marges).
Lire aussi : Prix et marges des produits alimentaires : que dit l'observatoire 2023 ?
« En 2021, c’est notamment grâce aux bénéfices du rayon fruits et légumes : + 247 millions d’euros après impôts, que la grande distribution a couvert les pertes de son rayon boulangerie / pâtisserie : - 65 millions d’euros. Où est la logique? », interroge Familles Rurales.
Un programme politique ambitieux, réclame Familles Rurales
« Le temps est venu de mettre en œuvre un programme politique ambitieux résolument tourné vers une transition alimentaire répartissant mieux la valeur et assurant à chacun le droit à une alimentation saine », revendique Familles Rurales.
Trois axes sont à mettre en place, réclame l’association :
- Une meilleure régulation des marges, en imposant notamment une plus grande transparence à la grande distribution ;
- L’instauration d’une allocation alimentaire dédiée aux produits “PNNS compatibles” avec une allocation de 65 €/mois pour les ménages sous le seuil de pauvreté ;
- Des mesures éducatives : interdire les publicités de “malbouffe” à destination des enfants ; ouvrir les financements européens aux activités extrascolaires ; et impliquer davantage les professionnels de santé dans leur rôle éducatif.