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Sud-Ouest
Premiers tests de melons hors-sol

En 2007, deux exploitations du Sud-Ouest ont testé le melon hors-sol sous serre, entre deux productions de fraises.

Pour Odélis, à Marmande, qui ne produisait plus de melon depuis quelques années, il s’agissait de trouver une production hors-sol, en gouttières, sous abris, susceptible de participer à l’amortissement des bâtiments, construits par ses producteurs de fraises. Ceux-ci restent vacants de fin mai-début juin, juste après la production des variétés précoces (Gariguette, Ciflorette), jusqu’à décembre. « Vu les saisons de fraises actuelles, qui s’enchaînent et qui sont moyennes, il fallait trouver quelque chose pour amortir le coût des serres,explique Hugues François, animateur technique du groupe Odélis. L’année dernière, nous avons fait un test avec 6 000 pieds sur le même site. Cette année, nous continuons l’expérimentation avec trois producteurs, mais nous ne savons pas encore sur quelle surface. Notre but est d’obtenir des melons gustatifs et de beau calibre. » Parallèlement, cette nouvelle organisation peut aussi permettre de fidéliser le personnel sur les exploitations.

« Nous avons également testé la production en gouttière de tomates, de poivrons, de haricots et nous avions pensé aux herbes aromatiques, mais le melon est celle qui tient le mieux la corde aujourd’hui,poursuit Hugues François. La plantation est rapide, la culture nécessite peu de traitements, peu de main-d’œuvre (ne se taille qu’une seule fois au taille-haie), il n’y a pas de problème de fusariose liée au sol, la récolte est facile (gouttières placées à 1,50 m du sol) et le prix des plants est abordable. Le coût de production est assez limité et permet de faire une marge, dès lors que l’on obtient deux melons par pied. »

La valorisation est, bien entendu, également liée à la période de mise en marché du melon et à la conjoncture générale. Pour cette première expérience, les plantations ont été faites entre mi-juillet et début août, pour une récolte autour du 10 octobre 2007, lorsque le melon de plein champ n’est plus en rayon. Planté plus tôt, le hors-sol peut également arriver en plein été et être en concurrence directe avec le melon classique. « Il y aura alors des chances que le marché soit faible, mais même si la marge n’est que légèrement positive, ce sera déjà rentable pour les producteurs », reprend Hugues François.

La “guerre du sol”

Pierre Faval, directeur de Cadralbret, dont un adhérent a également testé le hors-sol entre deux productions de fraises, l’année dernière, est beaucoup plus sceptique. « Le résultat est bon, mais cela demande une conduite de culture spécifique et nous n’allons pas généraliser cette pratique,confie-t-il. Nous sommes très attachés à la notion de terroir et nous pensons que le sol fait partie des caractéristiques du melon Charentais, auquel il apporte son parfum. Le melon fait sûrement partie d’une des rares cultures qui resteront en sol et, pour notre part, nous ne nous positionnons pas du tout sur le hors-sol. »

« Au niveau gustatif, nous avons réussi à obtenir de bons résultats avec la fraise et la tomate hors-sol, pourquoi pas avec le melon,répond Hugues François. Pour ce premier essai, nous avons eu des résultats aléatoires pour le goût, car nous sommes partis sur une fertilisation de type “Mara des bois” qui s’est avérée trop faible en début de production. Nous avons aussi eu une partie de petits melons, également due à un problème de fertilisation. Nous devons travailler ce sujet cette année, ainsi que les questions d’irrigation (deux goutteurs par pot semblent suffire), de densité (un pied tous les deux pots semble satisfaisant). Nous allons également refaire des essais sur les poivrons, les mini-poivrons et les tomates. »

De son côté, Hortis Aquitaine, à Sainte-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne), s’intéresse aussi à la question. « Nous comptons mettre en place un essai de rotations de melons derrière une culture de fraises cet été sur la station,indique Henri Clerc. Nous sommes actuellement en train de peaufiner le protocole de l’essai. » Rendez-vous en fin de campagne pour en tirer les premiers enseignements.

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