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Pomme : « Un espoir dans la lutte contre le carpocapse »

Les lâchers de Mastrus ridens se feront au total sur une soixantaine de sites répartis sur toute la France.
© © David Muru, Inra

Témoignage de Myriam Berud, chargée d’expérimentation à la station La Pugère

« Le parasitoïde Mastrus ridens est l’un des grands espoirs de la lutte contre le carpocapse. Dans la basse vallée de la Durance, les lâchers en condition de verger ont démarré fin août. En effet, depuis plusieurs campagnes, le carpocapse monte en puissance, en particulier à la fin d’été. Ce ravageur a une capacité de reproduction très rapide sur la troisième génération et, avec le changement climatique, celle-ci prend de l’ampleur et devient plus virulente. Avec les récoles qui démarrent, la lutte devient alors compliquée, et les producteurs n’ont pas beaucoup de traitements d’appui pour réduire les populations. Aussi, l’idéal serait de pouvoir réduire cette pression grâce à des parasitoïdes naturels. Mastrus ridens, isolé par l’Inra, est originaire d’Asie Centrale. Il d’ailleurs été introduit en Argentine, au Chili, en Nouvelle-Zélande et en Australie, où il s’est établi avec succès. En France, un projet d’étude de l’Inra sur Mastrus ridens est validé depuis cette année. Sous la houlette de l’Inra Sophia Antipolis, le GRCeta, la Pugère et le site Inra d’Avignon sont impliqués dans des expérimentations de terrain. L’objectif est d’évaluer les capacités d’établissement du parasitoïde en verger, son efficacité et sa dispersion dans l’environnement. Des lâchers ont démarré fin août en Provence. Le travail de suivi du parasitoïde, puis de recapture l’année suivante est donc lancé. La multiplicité des lâchers est la clé de la réussite du projet. Il a donc été étendu à l’ensemble du territoire français : dans des parcelles de pomme à cidre en Normandie et en Val de Loire avec l’Inra d’Angers, mais aussi en Occitanie, avec l’implication du CTIFL et de SudExpé. Les lâchers sont en cours sur 22 sites cette année dont 13 en Paca, suite à une sélection rigoureuse en fonction de la pression carpocapse, des stratégies de protection et d’un maillage géographique précis. Les financements de FranceAgriMer vont permettre de pérenniser l’élevage du parasitoïde, d’augmenter les capacités de celui-ci et réaliser les suivis. Le rôle de La Pugère et du GRCeta a consisté à identifier des parcelles adaptées pour ces lâchers, à effectuer des contrôles de dégâts dans ces parcelles, à poser des bandes pièges pour prélever des larves diapausantes, et observer leur niveau de parasitisme. Ce travail renouvelé chaque année du projet, devrait nous permettre une première évaluation de l’efficacité de Mastrus ridens sur les populations de carpocapse, en espérant qu’il puisse s’établir et perdurer sans encombre. »

Rédaction Réussir

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