Aller au contenu principal

Pomme bio : les producteurs italiens et français réfléchissent sur leur avenir

Face à une situation économique particulièrement délicate pour la filière pomme bio, les organisations économiques italiennes et françaises engagent une réflexion collective sur l'avenir.

« La forte organisation du système fruitier français et italien parvient pour l'instant à atténuer les effets précités, mais pour l'avenir à la fois une révision des politiques incitatives pour les vergers de pommiers bio et des actions pour mieux soutenir la consommation sont certainement nécessaires » considère le nouveau groupe de travail.
© Philippe Gautier-FLD

Le secteur de la pomme bio est actuellement dans une mauvaise passe, à l’instar de toute la filière bio : différents facteurs de crise et une production supérieure à une demande du consommateur qui a fortement baissé jettent la filière dans la tourmente. La France et l’Italie sont les deux premiers pays producteurs de pommes bio (respectivement 227 000 tonnes et 197 000 tonnes), représentant 64 % des 658 000 tonnes produites dans l’Union européenne.

Lire aussi : Quelles solutions imaginent les Italiens pour remédier à la baisse de consommation du bio

Il n’est donc pas si étonnant qu’un groupe de travail se mette en place entre l'Italie et la France pour discuter de la filière pomme bio. La décision a été prise lors d’une réunion à la mi-mars au siège du Centro Servizi Ortofrutticoli Italia (CSO Italie) entre des représentants d'Assomela, CSO Italie et l'Association nationale des pommes et poires de France (ANPP). « Avec la succession de divers facteurs de crise, sanitaire, puis géopolitique et maintenant économique, la consommation n'a malheureusement pas suivi la production. Sur le plan économique, lorsque l'offre dépasse de loin la demande, il y a surplus structurel et c'est exactement ce qui inquiète les producteurs de pommes biologiques en ce moment », expliquent les membres du groupe.

Ce nouveau groupe de travail entend travailler sur trois axes principaux :

• Surveiller les données mensuelles de production, d'inventaire et de vente et partager les tendances du marché en toute transparence.

• Initier et consolider un dialogue avec le monde de la grande distribution pour réserver la juste place dans les rayons aux produits bio

• Définir des objectifs et des actions collectives pour augmenter la consommation et créer une « culture bio » par l'échange de connaissances, des actions promotionnelles, des projets d'innovation et des formations

« Il faut agir sur les politiques » selon Daniel Sauvaitre

« Cette invitation de nos confrères italiens à entamer un travail commun sur la situation de la pomme bio dans nos deux pays, et plus généralement en Europe, est bienvenue, se félicite Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP. Nous devons trouver ensemble les moyens afin réévaluer rapidement l’offre et la demande. Nous devons être en mesure de disposer de meilleurs tableaux de bord et de disposer des chiffres de la production et de la consommation. Et alerter les politiques sur la situation : en France, on nous joue de la flûte sur le tout bio sans accroc : il faut revenir à la prudence face au risque massif de déconversion. Mais aussi, au niveau de la Communauté européenne dont l’objectif de 25 % de bio à l’horizon 2030 est casse-cou ». Pour le président de l’ANPP, il faut revenir à une politique dirigée par le marché, loin « des injonctions, des croyances et des objectifs décalés par rapport à la réalité économique et la consommation effective. Il faut retrouver plus d’harmonie sur le marché du bio comme du conventionnel ».  

Pour mémoire, la surface de pommiers bio en France est ainsi passée de 5 523 hectares en 2019 à 9 090 hectares en 2022, tandis qu'en Italie de 2017 à 2021, elle est passée de 6 201 à 8 236 hectares.

Voir aussi :

Interpoma 2022 : VIP personnalise son offre en pommes bio Val Venosta

Pomme jaune bio : la nouvelle Lubee d’Innatis, dévoilée à Fruit Attraction

Les plus lus

Etal fait de cagettes d'un vendeur à la sauvette de fruits et légumes à la sortie d'une bouche de métro à Paris.
Vente à la sauvette de fruits et légumes à Paris : de la prison ferme pour les fournisseurs

De la prison ferme pour des organisateurs de ventes de fruits et légumes à la sauvette : une sanction historique pour ce…

Sival 2025. VIDEO. Maraîchage : au salon, les bonnes réponses aux besoins d’évolution - [Contenu partenaire]

Dans le Finistère, Marion Cabioch doit constamment adapter sa production de légumes plein champ et sous serre, aux aléas…

Sival 2025. VIDEO. L’union des producteurs de fruits pour des vergers durables - [Contenu partenaire]

Christophe Belloc, arboriculteur dans le Tarn-et-Garonne, se rend au Sival, à Angers, du 14 au 16 janvier 2025 à la découverte…

<em class="placeholder">ananas</em>
Avocat, mangue, ananas : l’Occitanie se prépare à cultiver de nouvelles espèces fruitières

Le changement climatique perturbe le secteur agricole et impacte les productions fruitières, obligeant les agriculteurs à s’…

un rayon de bananes 1er prix dans leur sachet en plastique, avec l'indication "des fruits et des légumes à moins de 1€"
La banane, fruit préféré des Français, est-elle toujours l’un des fruits les moins chers du rayon ?

La banane se targue de son accessibilité, raison selon l’interprofession AIB de son succès auprès des Français. Et même si son…

<em class="placeholder">Jean-Marc Sanchez, producteur de thé sous serre</em>
Nouvelles filières agricoles : « Je cultive le premier thé du Roussillon »

Dans les Pyrénées-Orientales, Jean-Marc Sanchez, ingénieur agronome, s'est lancé le défi de cultiver du thé sous serre.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes