Pistache : pourquoi la Turquie devrait avoir une récolte record
La Turquie a elle aussi fait le pari de la pistache. Depuis 15 ans, les producteurs investissent en remplaçant leurs pistachiers par des arbres plus jeunes et plus productifs. Les effets commencent à se faire sentir.
La Turquie a elle aussi fait le pari de la pistache. Depuis 15 ans, les producteurs investissent en remplaçant leurs pistachiers par des arbres plus jeunes et plus productifs. Les effets commencent à se faire sentir.
Prévue à 385 000 tonnes, la production turque de pistaches devrait atteindre un nouveau record pour cette campagne de commercialisation 2024-2025.
Différents facteurs peuvent expliquer cette hausse, selon le Département américain à l’Agriculture USDA dans son rapport “Tree Nuts” sur la Turquie publié le 30 septembre :
- l’alternance, positive cette année ;
- des conditions climatiques favorables cette saison (précipitations adéquates au printemps et été ensoleillé) et sans attaques inattendues de ravageurs ;
- une hausse du nombre d’arbres productifs;
- et des rendements plus élevés lorsque les pistachiers atteignent leur pleine maturité.
Lire aussi : L’UE, sous le charme des fruits à coque
Remplacer les pistachiers par des arbres plus jeunes et plus productifs
L'Institut statistique turc TurkStat estime à 60,5 millions le nombre de pistachiers productifs cette année soit +4 % comparé à l’année dernière. Dans le même temps, il y aurait environ 26,6 millions d'arbres encore non productifs, soit + 4,5 % sur un an. Et ces chiffres pourraient même être sous-estimés.
Du fait des investissements en verger des producteurs, les volumes de pistaches turques devraient continuer à croître les prochaines années.
« Au cours des 10-15 dernières années, les producteurs turcs de pistaches ont investi dans le développement et l'extension de leurs vergers, remplaçant les vieux arbres par des variétés moins affectées par l’alternance et avec de meilleurs rendements. Ce facteur de rendement lié à l'âge contribuera à augmenter les volumes de production cette année et dans les années à venir », estime l’USDA.
Lire aussi : UE : La pistache est en plein développement
Lire aussi : Pistache : à quand la première vraie récolte française ?
Davantage d’exportation pour compenser la hausse de la production nationale
Entre cette production nationale plus élevée et les reports de stocks plus importants que la normale, les volumes à l’export de pistaches turques devraient être « considérables » pour la première fois, s’attend l’USDA.
En effet, historiquement, la majeure partie de la récolte de pistachesturque est consommée par le marché domestique. Les niveaux de consommation varient d'une année à l'autre en fonction de la disponibilité de l'offre nationale et l’USDA l’estime pour cette campagne à 235 000 tonnes.
Compte tenu de l'offre excédentaire nationale prévue cette campagne, la Turquie devrait exporter une quantité importante de pistaches nationales vers les marchés étrangers. L’USDA estime les exportations de pistaches turques à 80 000 tonnes.
Lire aussi : Changement climatique : des producteurs ont déjà pris le virage de la diversification
Pistaches américaines et iraniennes
Et de préciser : « Jusqu’à cette année, la majeure partie des exportations turques a toujours été constituée de pistaches américaines et iraniennes, qui sont triées et emballées dans les zones franches turques et réexportées vers des marchés tiers. Et à l'avenir, compte tenu des fluctuations annuelles de la production nationale de pistaches, [l’USDA] s'attend à ce que la réexportation de pistaches vers la Turquie se poursuive. »
« Jusqu’à cette année, la majeure partie des exportations turques a toujours été constituée de pistaches américaines et iraniennes », explique l’USDA
La Turquie exporte principalement des pistaches décortiquées. Les principales destinations sont l’Italie, l’Allemagne, l’Irak, la Syrie, la Malaisie et l’Arabie Saoudite.
Si la Turquie devrait davantage exporter de pistaches cette année, à l’inverse elle devrait importer « des volumes substantiels » d’amandeset de noix lors de cette même campagne 2024-2025. La production en Turquie de fruits à coque continue de croitre mais elle est insuffisante pour répondre à la demande croissante des consommateurs.
Les États-Unis restent, malgré des droits de douane désavantageux, l'un des principaux fournisseurs de noix, d'amandes et de pistaches de la Turquie.