Paris : la crise Covid-19 a profondément affecté le commerce intra-muros
En 2020, les Parisiens ont fléché leurs dépenses vers le commerce traditionnel alimentaire et non vers la GMS comme d'autres communes. Les primeurs en tête.
En 2020, les Parisiens ont fléché leurs dépenses vers le commerce traditionnel alimentaire et non vers la GMS comme d'autres communes. Les primeurs en tête.
La CCI Paris-Île de France a organisé, le 15 juin, un webinaire intitulé « Commerce à Paris : quelles perspectives après la crise ? ». À cette occasion, Emily Mayer, directrice Business Insights IRI, a présenté les résultats de son enquête sur la performance du commerce parisien en 2020 et sur les premiers mois de cette année.
Les primeurs, grands gagnants
D’une manière générale, les dépenses courantes à Paris ont été en forte baisse à Paris : elles ont reculé de 13,5 % sur 2020 sur la capitale, alors que dans le reste du pays, le recul a été de 7,3 %. En alimentaire, le constat est similaire : -7,5 % à Paris, contre -0,8 % en moyenne nationale.
De plus, IRI souligne que le report de la restauration sur les grandes surfaces alimentaires ne s’est pas opéré à Paris. Les dépenses dans la restauration ont chuté de 30 %, mais celles en grandes surfaces alimentaires ont reculé aussi de 1,3 %. Dans le reste du pays, si la restauration a également bien reculé (-27 %), la distribution a progressé de 5 %. Dans la capitale, les formats physiques de la GMS sont à la peine : -1 % pour les hypers et supers, -4,7 % pour la proximité. « Seuls les spécialistes alimentaires, puissants à Paris, ont bénéficié du report de la restauration », souligne Emily Mayer : les dépenses bondissent de 20 % (14 % moyenne nationale) et, concernant spécifiquement les primeurs, la progression a atteint 37,8 %.
Une rémission plus longue
Sur les quatre premiers mois 2021, les chiffres d’IRI montrent, par ailleurs, que le retour à la normale est plus difficile pour la capitale que pour le reste du pays. Les dépenses ont bien progressé de 4,4 % par rapport à 2020, mais chutent de 14 % par rapport à 2019. L’évolution du chiffre d’affaires tous produits des grandes surfaces alimentaires dans les grandes villes montre, par ailleurs, que Paris connaît le retour à la normale le plus difficile des métropoles françaises. Sur la période mars-mai 2021 vs mars-mai 2019, le chiffre d’affaires recule de 6 %, bien loin de Strasbourg (+8 %), Lille (+6 %) ou Nantes (+5 %).
Les dépenses des Parisiens chez les primeurs ont progressé de 37,8 % selon Iri.