Pomme et poire : le CTIFL étudie l'adaptation des vergers à la mécanisation
Le CTIFL consacre plusieurs essais à une meilleure adaptation des vergers de fruits à pépins à la mécanisation.
Le CTIFL consacre plusieurs essais à une meilleure adaptation des vergers de fruits à pépins à la mécanisation.
Mi-août, le centre CTIFL de Lanxade (Dordogne) organisait des visites d’essais dans ses vergers de pommier et poirier, sur le thème de l’adaptation du verger à la mécanisation. Laurent Roche a rappelé la nécessité de repenser la conception du verger pour l’adapter à la mécanisation : distances de plantation et hauteur de la haie fruitière (pour le passage des outils et le maintien de la production), haies fruitières de faibles épaisseurs pérennes et homogènes, palissage suffisamment robuste tout au long de la vie du verger. L’utilisation de plants biaxes, voire multiaxes peut être utile pour garnir rapidement la haie fruitière et maintenir une faible épaisseur de haie.
A lire aussi : « Vers des vergers 2D plus étroits et plus rentables »
Le porte-greffe est aussi un acteur majeur du système de conduite en haie fruitière étroite. « Le rôle du porte-greffe a longtemps été sous-évalué car on n’avait pas mieux que M9, témoigne Sandrine Codarin. Il va être de plus en plus important, notamment pour l’adaptation au changement climatique. » Le CTIFL, partenaire du réseau d’évaluation européen Eufrin, évalue les performances agronomiques des porte-greffes du pommier sur divers critères : vigueur des arbres, rapidité de mise à fruits, productivité, calibre et coloration des fruits, compatibilité avec les variétés, sensibilité aux broussins et aux rejets, adaptation aux types de sol et aux conditions de replantation à travers des réseaux multisites.
Affiner l’éclaircissage mécanique
Les participants aux visites d’essais ont assisté à une démonstration d’effeuillage mécanique, technique permettant d’augmenter la coloration des fruits, particulièrement pour des haies fruitières étroites. La société Collard présentait sa nouvelle effeuilleuse pneumatique pour l’arboriculture. De nouvelles pistes de perfectionnement en matière d’éclaircissage mécanique ont également été présentées. L’objectif est d’affiner l’éclaircissage mécanique avec l’outil Darwin, en l’adaptant aux différentes intensités de floraison au sein du verger. La floraison d’un verger de pommier a ainsi été cartographiée en 2021 à partir des données d’un capteur, puis différents secteurs ont été identifiés selon trois niveaux d’intensité de floraison. Selon les secteurs, l’éclaircissage préfloral avec Darwin est ensuite plus ou moins intensif.
A lire aussi : Pomme : des vergers 2D plus performants
Enfin, Marine Louargant a présenté les avancées du projet Mécavision, qui vise à créer un outil d’aide à la décision capable d’estimer la charge en fruits des pommiers, à partir d’images obtenues par le passage en verger d’une caméra RGB. Ce qui pourra permettre aux producteurs d’adapter l’éclaircissage manuel et de mieux prédire les besoins en main-d’œuvre, à l’éclaircissage et à la récolte.