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Normes de commercialisation fruits et légumes IVe gamme : pourquoi Freshfel demande à la Commission européenne de modifier son projet ?

Le secteur demande à la Commission européenne le retrait ou la modification de son projet de proposition sur les normes de commercialisation des fruits et légumes. Freshfel l'avertit : cela jouera sur la compétitivité, donc augmentera les prix et aura un impact sur la consommation des produits pré-découpés de IVe gamme.

Freshfel Europe a averti la Commission européenne début mai des implications considérables pour les fruits et légumes prédécoupés vendus en IVe gamme de son projet de proposition sur les normes de commercialisation des fruits et légumes.

Le projet fait actuellement l'objet d'une consultation publique auprès des parties prenantes. « Le secteur demande instamment à la Commission européenne de retirer ou de modifier des parties spécifiques de son projet de proposition qui auront un impact sur la compétitivité, augmenteront les prix et auront un impact sur la consommation de fruits et légumes frais pratiques », avertit Freshfel le 11 mai.

Pas de fruits et légumes moches dans la IVe gamme : plus de gaspillage alimentaire et discrimination des industriels

La proposition de la Commission ne permettra pas à l’industrie de la IVe gamme de transformer les fruits et légumes “moches” ou les produits surcalibrés. Or, selon l’analyse de Eglė Baecke, directeur Qualité et Sécurité à Freshfel : 

« Alors que la Commission entend réduire le gaspillage alimentaire en autorisant la vente locale et directe des fruits et légumes “moches” par les producteurs directement aux consommateurs, la part de ces fruits et légumes est négligeable comparée aux volumes utilisés par le secteur de la IVe gamme. Si elles sont adoptées, ces règles discrimineront injustement les opérateurs impliqués dans la préparation de produits IVe gamme par rapport aux industriels des fruits et légumes surgelés ou en conserve qui seront eux toujours autorisés à s'approvisionner en fruits et légumes “moches”.»

Il pose aussi la question des produits qui, comme la laitue, « ne peuvent être transformés que par découpe et seront donc gaspillés. »

Etiquetage de l'origine des ingrédients de la IVe gamme : un vrai casse-tête à venir pour les fabricants

Le projet de la Commission prévoit aussi l’étiquetage clair du ou des pays d’origine des fruits et légumes pour tous les produits IVe gamme. Un défi considérable pour les modèles d'approvisionnement et pratiques commerciales actuels.

Philippe Binard, délégué général de Freshfel, souligne : « Nous avons remarqué d'énormes incohérences dans le texte. Différentes règles d'étiquetage sont proposées pour les produits présentés en mélanges ou en ingrédient unique. De plus, les règles seront différentes pour les produits composés de matières premières qui relèvent de normes de commercialisation spécifiques ou générales. »

Restriction donc en termes de production de produits IVe gamme mais aussi pour l'approvisionnement, vu que les matériaux d'emballage -dont les indications d'origine- doivent être imprimés à l'avance. « Cela va se répercuter sur le prix final pour le consommateur européen avec donc une pression supplémentaire sur la consommation de fruits et légumes frais », avertit Philippe Binard.

Les demandes de Freshfel

Actuellement, l'étiquetage des produits IVe gamme est couvert par le Règlement 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires. Le secteur insiste pour que cela continue de même. Sinon, la filière demande instamment à la Commission européenne de modifier sa proposition et « de faire des compromis dans l'intérêt de la santé des consommateurs dans l'UE, de la réduction du gaspillage alimentaire et de la protection de l'environnement ».

Freshfel propose pour cela de permettre, pour les produits relevant de la IVe gamme, l’utilisation de fruits et légumes “moches” ou surcalibrés en tant qu’ingrédient, et d’autoriser en tant qu’indication d’origine les mentions “UE”, “non-UE” et “UE et non-UE”.

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