Rhône-Alpes : trois ans d'essais sur les alternatives aux herbicides
La Serail a présenté ses résultats notamment ceux sur la gestion des adventices et l’utilisation des engrais verts lors d’une journée technique destinée à ses adhérents.
La Serail a présenté ses résultats notamment ceux sur la gestion des adventices et l’utilisation des engrais verts lors d’une journée technique destinée à ses adhérents.
La Serail, station d’expérimentation en espèces légumières basée à Brindas en région lyonnaise, a présenté mi-novembre une synthèse de trois années d’expérimentation de techniques alternatives aux herbicides. Les essais ont eu lieu entre 2019 et 2020 et se sont basés sur deux types d’assolements, l’un diversifié et l’autre spécialisé, représentatifs des systèmes existants dans la région Rhône-Alpes.
« En conclusion, la solarisation a montré des efficacités variables selon les années, elle a souvent nécessité une reprise superficielle du sol car des levées d’adventices étaient constatées en abondance sous la bâche. Cette solution est très dépendante du climat car elle nécessite a minima trois jours de chaleur après la pose de la bâche qui s’avère d’une importance capitale », indique Maxence Desmul, chargé d’expérimentation à la Serail.
Cette série d’essais a prouvé que le cultirateau favorise la remontée des graines si le travail réalisé est trop profond, venant annuler les effets positifs des précédents faux semis. Le désherbage thermique est une technique efficace contre les dicotylédones mais qui peut se révéler assez coûteuse en raison d’un temps de désherbage plus élevé. La herse étrille s’avère, elle, être très dépendante des stades des adventices. Il est préférable de privilégier le stade fil blanc.
Des essais sur les engrais verts
Trois essais ont aussi eu lieu à la Serail entre 2018 et 2020 sur la destruction des engrais verts par occultation, sur les semis d’engrais verts sous couvert d’une culture ou la mise en place des engrais verts en inter-rang. « L’un de ces essais a été divisé en deux zones de travail : une première zone sur un sol classique sur l’ensemble de la planche et avec un passage de cultirateau et une deuxième zone de travail de sol simplifié avec un travail du sol effectué uniquement sur le rang. Ce qu’il ressort, c’est que toutes les bâches ont aidé à la dégradation de la matière organique des engrais verts. La bâche Asparatech a les meilleurs résultats concernant le gain en température du sol, l’azote disponible et la diminution de la biomasse », indique Claire Ducourouble, chargée d’expérimentation à la Serail. Et d’ajouter : « Globalement, la destruction des engrais verts par occultation permet une meilleure gestion des adventices. La destruction classique (broyage de EV + cover crop) permet, elle, un meilleur gain en rendement ».
Alison Pelotier