Pomme de terre
McCain : des contrats qui prennent en compte les coûts de production
Les contrats signés en France entre McCain et ses livreurs sont revalorisés de 15 à 16 %. Une des premières conséquences de la loi Agriculture et Alimentation.
Les contrats signés en France entre McCain et ses livreurs sont revalorisés de 15 à 16 %. Une des premières conséquences de la loi Agriculture et Alimentation.
Des prix de contrat en hausse de 15 à 16 % : on n’avait pas vu une telle augmentation depuis 5 ans au Gappi. Elle survient en parallèle à « une augmentation raisonnable du prix du plant » (NDLR : environ 20 €/t), a insisté Christian Vanderheyden, directeur approvisionnement de McCain et président du GIPT.
« Cette hausse des prix de contrat est la résultante de celle des coûts de production (+ 413 €/ha à 463 €/ha selon la variété en 1 an) et du rattrapage de la campagne dernière », a expliqué Bertrand Achte, président du Gappi*. Elle conforte ainsi les 900 livreurs dont les contrats avaient baissé de 6 % l’an passé.
Pour 2018-2019, l’industriel a « sécurisé l’approvisionnement de ses usines jusqu’à la fin de cette campagne 2018-2019 », s’est réjoui Erwin Pardon, nouveau CEO de McCain Europe Continentale. Par contre, le successeur de Jean Bernou restera étonnamment silencieux sur la santé du groupe, dans le monde, en Europe et en France, un tableau que son prédécesseur mettait un point d’honneur à faire chaque année devant les producteurs réunis en assemblée générale…
Un mandat individuel
La loi Agriculture et Alimentation du 1er novembre 2018 a modifié les rapports contractuels. En imposant l’inversion de la construction du prix, elle incite désormais les producteurs à proposer un contrat et un prix associé en tenant compte des coûts de production.
Pour la première fois donc, le Gappi a présenté « un tableau validé par McCain reprenant la hausse des coûts de production sur une année sur lequel s’appuiera le Gappi chaque année après réévaluation », a précisé Bertrand Achte. Mais celui-ci le reconnaît : « Il faudra sûrement mettre en place un coefficient tenant compte de l’évolution des marchés ».
« Pour continuer à fonctionner, votre groupement a besoin désormais d’un mandat individuel permettant de négocier avec l’industriel », a-t-il poursuivi.
La pomme de terre ne faisant pas partie de l’OCM fruits et légumes, il n’est donc pas question pour l’instant de s’appuyer sur une organisation de producteurs. Mais dans la filière on veut avancer. Un rendez-vous est donc pris au ministère de l’Agriculture le 5 mars prochain afin de trancher ce point.
* Groupement d’agriculteurs producteurs de pommes de terre pour l’industrie McCain.