Nutrition-santé
Malgré son succès, le programme Fruit&Veg4Health n’est pas reconduit par l’UE
Même sans financement européen, Aprifel continuera ses actions auprès des professionnels de santé en 2021. Une rencontre de restitution est organisée les 5 et 6 novembre.
Même sans financement européen, Aprifel continuera ses actions auprès des professionnels de santé en 2021. Une rencontre de restitution est organisée les 5 et 6 novembre.
Fruit&Veg4Health, le programme européen sur l’impact de la nutrition sur la santé mené par Aprifel sur 2018-2020, a été « un succès » et « a complètement atteint ses objectifs », a estimé en web-conférence de presse le 3 novembre le professeur Elio Riboli.
Lancé en 2018 lors des conférences EGEA, ce programme reposait sur l’information et la formation des professionnels de santé (médecins généralistes, pédiatres et gynécologues). Envoi de documentation aux praticiens (14 fiches médecins), encarts dans la presse spécialisée et envois de newsletters, participations à des congrès, mais aussi animations et dépliants dans les salles d’attente… Budget : 1 721 366 € sur 3 ans, financés à 70 % par l’Europe, le reste étant supporté par Aprifel/Interfel.
« Ce sont plus de 135 000 praticiens et 2 000 000 de patients qui ont été sensibilisés et équipés avec des outils innovants allant de la formation des professionnels de santé à des fiches pratiques dédiées », estime Aprifel.
Des médecins demandeurs d’outils et de formation
Jean-Michel Lecerf, médecin et membre du conseil d’Aprifel, témoigne : « 84 % des Français font confiance aux médecins pour leur délivrer un message de nutrition-santé. Mais nous manquons de temps, et surtout de connaissances et d’outils. D’où la pertinence du programme Aprifel pour expliquer en quoi puis comment il est utile de changer son alimentation ».
Ce manque de connaissances en nutrition avait été souligné par une étude de CSA pour Aprifel en 2016. Selon une deuxième étude début 2020 pour évaluer deux ans de programme, « deux tiers des médecins prodiguent très souvent des conseils en nutrition mais 50 % n’associent pas fruits et légumes et prévention des maladies, et 17 % trouvent la recommandation “5 fruits et légumes par jour” trop élevée », nuance Judith Saffer, directrice santé à l'institut d'études CSA. La documentation proposée par Aprifel est appréciée des médecins : 70 % la trouvent utile et 87 % la recommanderaient à des confrères.
L’UE coupe son financement... mais la filière veut continuer
Le budget était de 1 721 366 € sur trois ans, financé à 70 % par l’Europe, le reste supporté par Aprifel/Interfel. « Ce programme est important pour Aprifel, mais l’Europe n’a pas reconduit son financement, regrette Louis Orenga, directeur d’Aprifel. Nous ne connaissons pas encore les raisons principales mais il semblerait que des éléments financiers aient joué. Il reste néanmoins des reliquats dans le plan de relance européen et nous avons des arguments à faire valoir pour les utiliser comme fonds complémentaires pour le plan fruits et légumes. D’autant plus que 2021 a été décrété par la FAO année internationale des fruits et légumes. Nous allons tout faire pour convaincre les pouvoirs publics européens de reprendre ce programme ».
De son côté, Elio Riboli estime : « Il serait désormais raisonnable d’élargir la cible à d’autres secteurs, comme les écoles, le monde du travail… et à d’autres pays européens. ». Car même sans financement européen, Aprifel et Interfel ont annoncé haut et fort leur ambition de continuer leurs actions l’année prochaine. Les tables-rondes de l’événement (digital) de clôture les 5 et 6 novembre permettront de poser les nouveaux enjeux et objectifs.