Lot-et-Garonne : des kiwis cultivés sous une serre photovoltaïque
C’est sous une serre verre photovoltaïque appartenant à Reden Solar que Jean-Michel Aurières a voulu développer son activité kiwi. Producteur à Golfech dans le Tarn-et-Garonne sur 174 ha, il exploite déjà depuis quatre ans, sept hectares de kiwi vert Hayward en agriculture biologique. Suite à sa rencontre avec Reden Solar qui cherchait un producteur expérimenté pour exploiter sa serre de Boé (Lot-et-Garonne), l’arboriculteur se lance dans l’aventure du kiwi rouge sous serre photovoltaïque. « Le kiwi étant une plante de mi-ombre, sa culture sous serre photovoltaïque est idéale », insiste Jean-Michel Aurières. Les neuf hectares de serre qu’il loue sont de type Venlo. Elles sont orientées sud-nord, la partie sud étant couverte par les panneaux. Leur construction a coûté 15 millions d’euros et elles produisent 10 Mégawatts/an. Les rangs sont implantés parallèlement aux chéneaux et les arbres conduits en pergola. « Cette variété rouge, encore sans nom commercial, développée par la marque italienne Summerkiwi, est extrêmement sensible à la PSA, explique le producteur. En plein champ, le verger doit être arraché au bout d’un an. Elle ne peut se produire que sous-serre. » Avec cette variété, Jean-Michel Aurières est un précurseur, il est pour le moment le premier en France à la produire et le plus gros producteur en Europe. « J’ai implanté ce verger début 2018, et nous allons obtenir notre première récolte cette année. On espère récolter 6 à 7 t/ha. » Une montée en production très rapide par rapport au plein champ, où il faut souvent attendre quatre ans avant d’atteindre ce rendement. En pleine production, il espère récolter 30 à 40 t/ha.
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Concernant la protection phytosanitaire, la serre verre, fermée aussi sur les côtés, tient pour le moment ses promesses, le producteur n’a pas rencontré de problème : ni PSA, ni araignées rouges, ni thrips, ni punaise diabolique. L’occultation d’une partie de la lumière par les panneaux, la hauteur de la serre et le blanchissement des côtés évitent les températures excessives. « Il fait la même température à l’intérieur qu’à l’extérieur », commente l’arboriculteur. En cas de fortes chaleurs, un système de micro-aspersion permet de diminuer la température de quelques degrés. L’irrigation est en goutte-à-goutte et se gère avec les sondes connectées de l’entreprise Comsag. Contre le gel, le producteur prévoit de s’équiper de Frostbuster. La fertilisation est organique. « Mais je ne suis pas en bio car je me laisse trois à quatre ans pour voir comment le verger se comporte, notamment par rapport à la PSA », continue-t-il. Pour la pollinisation, le producteur a choisi de séparer les pieds mâles des femelles, d’aspirer le pollen des mâles et de le congeler à - 50°C. Au moment de la floraison, l’année suivante, le pollen est décongelé et placé dans des ruches de bourdons. En sortant, ils s’en enduisent les pattes. « J’ai installé 21 ruches sur mes 4 ha, mais c’était trop. Quand ils sont trop nombreux, les bourdons s’excitent, ce qui tend à marquer les fleurs puis les fruits. » Le pollen est aussi appliqué en mélange avec de l’eau avec un pulvérisateur à dos en trois passages qui suivent la floraison.