Les pyrèthres naturels dans le collimateur de l'Europe ?
La substance active que constituent les pyrèthres naturels est en plein processus de renouvellement d'autorisation au niveau européen. Une étape qui cristallise quelques peurs du côté de la production.
La substance active que constituent les pyrèthres naturels est en plein processus de renouvellement d'autorisation au niveau européen. Une étape qui cristallise quelques peurs du côté de la production.
Un vent de panique souffle chez certains professionnels de la viticulture biologique. En cause, des rumeurs qui circulent concernant une éventuelle interdiction des pyrèthres naturels par l'Europe. Pour quelle raison supprimer la seule et unique solution insecticide autorisée dans le cadre de la lutte obligatoire contre la cicadelle de la flavescence dorée ? « Ces rumeurs qui courent parlent d'une potentielle qualification comme perturbateur endocrinien », relate Patrice Marchand, coordinateur du pôle Intrants à l’Itab.
Aucune étude sérieuse sur le sujet
Et cela alors que les pyrèthres naturels sont en cours de réévaluation par l’Union européenne, la substance n'étant autorisée, pour l'instant, que jusqu'en août 2023. Le classement des pyrèthres comme perturbateurs endocriniens risquerait d'entraver de facto le renouvellement de la substance. « Mais pour être honnête je n'ai vu aucune étude sérieuse sur le sujet, et il n'y en a pas d'autre en cours dans les instances européennes », rassure Patrice Marchand, qui ne croît pas à ce prétendu classement et se dit plutôt confiant dans le renouvellement des pyrèthres. « La question se pose en revanche pour le spinosad, qui est sous le joug d'une étude pour savoir si la molécule a ou non des propriétés de perturbateur endocrinien », poursuit l'expert.
La consultation publique, dans le cadre de la procédure de réévaluation des pyrèthres naturels, est en cours jusqu’au 10 juin. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) devrait rendre son avis à la commission cet automne pour un vote en mars 2023. « Nous ne pourrons y voir clair qu’à partir du mois d’octobre, avec l’avis de l’Efsa, », indique Patrice Marchand.
Côté produit, l’AMM du Pyrévert a été renouvelée en 2020. Valagro prévoit par ailleurs de lancer prochainement de nouveaux produits pour compléter l’offre sur ce marché des pyréthrines.