« Les consommateurs sont tiraillés entre leurs idéaux à long terme et leurs contraintes quotidiennes », selon Philippe Moati
L'analyse du comportement des consommateurs a fait l'objet d'une présentation de l'économiste Philippe Moati, lors de la journée nationale Commerce de détail, le 19 mars à Saint-Rémy-de-Provence.
L'analyse du comportement des consommateurs a fait l'objet d'une présentation de l'économiste Philippe Moati, lors de la journée nationale Commerce de détail, le 19 mars à Saint-Rémy-de-Provence.
Une consommation en baisse significative mais des prix en augmentation régulière, des parts de marché des points de vente en évolution avec un essoufflement du modèle de l'hypermarché... La journée organisée le 19 mars 2024 à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône) a donné matière à réfléchir aux enjeux et aux défis du commerce de détail en fruits et légumes. Organisée par le CTIFL, en partenariat avec Saveurs commerces, la Fédération du commerce associé, la Fédération du commerce et de la distribution et l'UNCGFL, elle a attiré 200 professionnels, distributeurs, grossistes, expéditeurs et producteurs. L'intervention de l'économiste Philippe Moati a montré la complexité de l'analyse du comportement du consommateur, ou plutôt des consommateurs, tant leurs profils et leurs actes sont divers.
L'inflation semble jugulée
« Nos comportements sont souvent la conséquence des arbitrages entre nos idéaux et nos contraintes. C'est à la dimension de ces deux données que l'on peut comprendre la dynamique de consommation », a souligné Philippe Moati. Parmi ces contraintes, l'inflation, qui a stoppé il y a deux ans la dynamique du pouvoir d'achat, semble jugulée, mais la baisse des prix n'est pas véritablement amorcée. Et des incertitudes pèsent sur la dynamique des contraintes. « L'instabilité géopolitique risque de relancer l'inflation, a prévenu Philippe Moati. Et la transition écologique pourrait peser durablement sur le pouvoir d'achat. » De plus, le commerce n'a pas fini sa révolution. « Le commerce de précision continue de se déployer, au détriment des super et hypermarchés. L'engouement pour la proximité semble ancré profondément. » Deux tendances sont à surveiller de près selon l'économiste : « la dynamique du e-commerce alimentaire et le développement des approches servicielles de l'alimentation, qui pourrait changer radicalement les points de vente. »