"L’environnement des parcelles influence le carpocapse du prunier et la petite tordeuse des fruits"
Témoignage de Sébastien Cavaignac, responsable du Pôle agriculture biologique à Invenio
Les producteurs de prunes bio observent certaines années une recrudescence des dégâts causés par le carpocapse des prunes (Cydia funebrana) et la petite tordeuse des fruits (Cydia lobarzewskii). Et ce constat se fait même sur des parcelles protégées par de la confusion sexuelle. L’efficacité de la protection contre le carpocapse semble donc être dépendante d’autres facteurs que la confusion. Afin de déterminer les pratiques culturales ou les éléments de l’environnement des parcelles en lien avec les dégâts sur fruits, nous avons suivi 50 parcelles chez 21 pruniculteurs. Après deux années d’observation, nous constatons que la confusion limite les dégâts. Ceux du carpocapse n’ont pas dépassé en moyenne 1,2 % en parcelle confusée et 4 % pour la petite tordeuse, contre 3,2 % et 8 % en parcelle sans confusion. Pour ce dernier ravageur, la taille des parcelles s’avère primordiale : plus les parcelles sont petites, plus les dégâts sont importants. Pour rappel, la confusion sexuelle est plus efficace sur des parcelles supérieures à 2 ha. La pression qu’exerce la petite tordeuse est d’ailleurs supérieure à celle du carpocapse : 2 % de fruits touchés par le carpocapse en moyenne sur les deux ans contre 5,4 % pour la petite tordeuse des fruits. Autre pratique culturale qui influence ces ravageurs : l’entretien de l’enherbement des vergers. L’absence de travail du sol avec un enherbement naturel rarement broyé semble entraîner plus de dégâts qu’un entretien régulier du rang et de l’inter-rang. Les vignes ont aussi une influence sur ces deux lépidoptères. Plus la surface de vignes est importante en périphérie des vergers, plus les pressions de carpocapses ou de petites tordeuses sont importantes. Nous n’avons pour le moment pas d’explication à ce dernier constat. Les résultats sur l’impact de l’utilisation de l’argile sont variables selon les années. Les observations de cette année devront venir étayer ces premières conclusions tirées lors d’années de faible pression carpocapse.