Législatives, météo, J.O. : comment se porte la consommation de fruits et légumes en ce début d'été ?

A lire les uns et les autres sur les réseaux sociaux ou dans les médias locaux, en France la consommation de fruits et légumes en ce début d’été est très morne. 

La DRIAAF Ile-de-France (Direction régionale interdépartementale de l’Alimentation, l’Agriculture et la Forêt) écrit même sur son site Internet que pour la semaine 26 (du 24 au 29 juin) : « Le commerce sur le Min de Rungis [en fruits et légumes] est ralenti dû à un concours de circonstances. La fin de mois conjuguée au début des soldes (mercredi 26 juin) et à la peur des élections législatives invitent la population à consommer différemment, voire à se limiter. »

La fin de mois conjuguée au début des soldes (mercredi 26 juin) et à la peur des élections législatives invitent la population à consommer différemment, voire à se limiter.

Pourtant, le printemps avait été porteur. La Semmaris (la Société d'économie mixte d'aménagement et de gestion du marché d'intérêt national de Rungis), contactée le 5 juillet, nous précise que « les ventes de fruits et légumes sont actuellement en augmentation sur le marché de Rungis : +6,5 % de vente sur les fruits et légumes à fin mai 2024 comparé à fin mai 2023 ». Les volumes des produits alimentaires sont stables dans l'ensemble, et certains sont en hausse : +2,3% sur la marée, +15,8% sur les produits gastronomiques.

Les marchés de gros optimistes avec les J.O.

A l’UNCGFL, la fédération des grossistes en fruits et légumes, on parle d’un non-sujet. S’il y a pu avoir des petites baisses de volumes, elles s’expliquent surtout par une météo très morose, n’incitant pas les Français à consommer des fruits et légumes.

Au contraire, avec l’approche des Jeux Olympiques (JO) de Paris (du 26 juillet 2024 au 11 août 2024) et avec l’amélioration de la météo, les prévisions des marchés de gros sont optimistes. Sur le marché de Rungis une hausse d’environ 10 % des volumes de produits alimentaires est attendue cet été. La Semmaris avance cette même augmentation de +10 % pour les fruits et légumes spécifiquement.

Avec les Jeux Olympiques, une hausse d’environ 10 % des volumes de vente en fruits et légumes est attendue sur le Min de Rungis cet été, selon la Semmaris.

Le point sur la météo 

Le mois de juin a été marqué par une météo variable et hétérogène selon les différentes zones géographiques, avec une poursuite des pluies depuis le printemps. Le mois de juillet s’annonce globalement sous de meilleurs augures avec des prévisions météorologiques attendues au-dessus des normales de saison en termes de températures notamment sur la deuxième partie du mois. 

Les nappes phréatiques présentent un rechargement globalement satisfaisant qui devrait permettre de faire à face à d’éventuels épisodes de sécheresse.

Offre estivale de fruits et légumes : bons calibres des fruits à noyau, éventuels décalages de calendrier en melon

Au niveau de la production, les sols sont encore très humides mais le beau temps redonne le sourire aux producteurs français, analyse la DRIAAF Ile-de-France. 

Interrogée par FLD, l’interprofession des fruits et légume frais Interfel explique que l’offre de fruits d’été se développe avec l’arrivée attendue de volumes plus soutenus en melon, et une campagne d’abricot et de pêche nectarine qui se poursuit. A noter des éventuels décalages de calendrier, notamment pour le melon, avec une arrivée de volumes plus importants prévus sur mi-juillet.

L’abricot a été quelque peu boudé par les consommateurs courant juin. Les premières prunes françaises arrivent sur le marché. Une progression des volumes en prune avec l’arrivée des différentes couleurs de la gamme (rouge, jaune, verte, bleue) est également attendue. Les conditions météo des dernières semaines ont permis un bon développement des calibres pour l’ensemble des fruits à noyau. 

Les premières prunes françaises arrivent sur le marché.

Les petits fruits rouges sont également de la partie, avec notamment la framboise et la myrtille.

Au niveau des légumes, l’offre de concombre s’étoffe après un creux de production observé en juin, et la campagne de tomates se poursuit avec encore quelques difficultés d’écoulement en petits fruits, sans oublier la présence des légumes ratatouille (courgette, aubergine, poivron).  

Les centrales d’achat font jouer la concurrence interbassin sur les salades. Sur le Min de Rungis, la gamme de produits français s’étend en herbes aromatiques (sauge, coriandre et aneth), céleri branche, haricots verts ramassés machine ainsi qu’en myrtille, figue et abricot bergarouge. 

Alors que le pouvoir d’achat est le premier critère d’arbitrage des ménages, voici les prix des principaux fruits et légumes estivaux en semaine 26 (la dernière du mois d’août). En GMS, à fin juin, les cours sont baissiers en pêche-nectarine (-5 %), en melon (-9 %), en cerise (-13 %), en tomate (-22 %) et en concombre (-2%). 

A l’inverse, ils sont en hausse en courgette (+4 %), en framboise (+7%) et surtout en abricot (+11 %). 

Il s’agit des données RNM (Réseau des nouvelles des marchés) pour la semaine 26 (du 24 au 30 juin 2024), les évolutions étant données par rapport à la semaine 26 de 2023. 

Sur le Min de Rungis, selon la DRIAAF Ile-de-France, les cours sont baissiers en salade, ratatouille (hors tomate), pomme de terre noirmoutrine, nectarine et pêche française, et ananas. En revanche, les cours augmentent pour le concombre, le melon, la tomate, la pomme de terre (basique et chair ferme), les choux, la fraise et pêche/nectarine espagnole.

Consommation des fruits et légumes : à quoi s’attendre pour la suite de l’été ?

« La météo plus chaude de la dernière semaine de juin (semaine 26 du 24 au 30 juin a permis globalement d’activer des opportunités d’achats de fruits et légumes frais d’été, analyse Interfel. Les prévisions Météo France semblent indiquer une météo encore changeante sur ce tout début de mois, ce qui  pourra impacter les comportements d’achats de fruits et légumes frais d’été. »

A relire : Canicule d’août 2023 : les fruits et légumes seront-ils impactés ?