Souveraineté alimentaire
Le plan de souveraineté dédié aux fruits et légumes enfin lancé
En quatre axes stratégiques, les discussions devraient aboutir à la validation du plan pour début 2023. Le monde des fruits et légumes a réagi positivement, Interfel qualifiant même ce plan d’ « essentiel » pour la pérennité des TPE/PME françaises dans un contexte économique tendu.
En quatre axes stratégiques, les discussions devraient aboutir à la validation du plan pour début 2023. Le monde des fruits et légumes a réagi positivement, Interfel qualifiant même ce plan d’ « essentiel » pour la pérennité des TPE/PME françaises dans un contexte économique tendu.
Il était annoncé depuis six mois et ça y est : le plan de souveraineté dédié aux fruits et légumes a été officiellement été lancée hier, lors d’une réunion au ministère de l’Agriculture. Le ministre Marc Fesneau a réuni le 27 septembre les acteurs de la filière fruits et légumes pour valider avec eux le processus d’élaboration et le calendrier partagé du plan de souveraineté de moyen et long terme pour la filière annoncé le 16 mars dernier par le Gouvernement dans le cadre du Plan de résilience suites aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Le plan vise à donner « un cadre stratégique et des leviers d’actions opérationnels » afin que « la filière fruits et légumes puisse inverser la tendance des courbes de production à horizon 2030 et répondre à ces défis [de souveraineté alimentaire et environnementaux] ».
Quatre grands axes stratégiques ont été définis :
- Protection des cultures ;
- Compétitivité, investissements et innovation ;
- Recherche, expérimentation, formation et renouvellement des générations ;
- Dynamisation de la consommation de fruits et légumes dans le modèle alimentaire.
Des discussions associeront « professionnels et services concernés au niveau transversal » et les groupes de travail se réuniront « d'octobre à la fin de l'année », pour « aboutir début 2023 à la validation du plan et la mise en œuvre des premières actions ».
Accueil positif et volonté de participer
Les réactions ne se sont pas fait attendre.
- Le ministre Marc Fesneau a salué « la mobilisation des professionnels de la filière pleinement engagés dans l’élaboration de ce plan d’actions, de ses objectifs et de la construction, de la mobilisation et du déploiement des leviers et moyens pour y parvenir ».
- Sur son compte LinkedIn, Daniel Sauvaitre, arboriculture, président de l’ANPP et secrétaire général d’Interfel a salué une « discussion sans tabous qui laisse espérer de bonnes prises de décisions ». Il a daté l’urgence de l’action : « La stratégie de reconquête d’une meilleure souveraineté et autonomie doit être prête pour le prochain salon de l’agriculture. »
- Unilet, l’interprofession des légumes surgelés et en conserve, également sur son compte LinkedIn, précise avoir présenté au ministre Marc Fesneau sa contribution lors de la réunion de lancement du plan de souveraineté fruits et légumes. « La filière est aujourd’hui face à un tournant historique : elle doit parvenir à réinsuffler une dynamique créatrice de valeur, pour rester attractive et continuer à contribuer à la souveraineté alimentaire de la France et de l’Europe de demain. »
- Interfel, l’interprofession des fruits et légumes frais, dans un communiqué du 28 septembre, a salué la mise en œuvre de ce grand Plan, « essentiel pour la filière ». Elle a confirmé qu’elle sera partie prenante des quatre groupes de travail annoncés par le ministre, après avoir déjà apporté sa contribution en ayant remis le 21 juillet au ministre un diagnostic, des priorités stratégiques et des propositions concrètes co-construites avec l’ensemble de la filière.
Pérennité des TPE/PME en jeu
Interfel rappelle les enjeux :
- Un taux d’auto-approvisionnement global des fruits et légumes, qui est toujours à l’heure actuelle de 50,8% (61,3% pour les légumes et 39,6% pour les fruits (source : CTIFL d’après Agreste, SAA et douanes françaises) ;
- Un soutien global est nécessaire au développement de la consommation de fruits et légumes frais, enjeu de santé publique et d’impact positif sur l’environnement ;
- Des enjeux d’adaptations aux changements climatiques avec « l’appui indispensable de la recherche expérimentale » ;
- Dans un contexte « particulièrement tendu » du fait de la hausse globale de tous les coûts et en particulier de l’énergie, « ce Plan sera indéniablement un atout indispensable pour assurer la pérennité des entreprises françaises de la filière, qui sont majoritairement des TPE/PME ».