Le mix des films plastiques
En combinant différents films plastiques et techniques de pose, Christophe Paillaugue étale la période de production de son aspergeraie landaise et cherche plus de précocité.
En combinant différents films plastiques et techniques de pose, Christophe Paillaugue étale la période de production de son aspergeraie landaise et cherche plus de précocité.
En arrivant chez Christophe Paillaugue, à Boos dans les Landes (40), il est facile de comprendre que l’asperge est l’activité principale de son entreprise La légumière. La maison et les bâtiments d’exploitation ont une vue imprenable sur les 25 hectares d’aspergeraie. Les premières plantations ont débuté en 1992. Aujourd’hui, Christophe Paillaugue, également président de l’AOPn Asperge, assure le renouvellement régulier de ses parcelles dont les plus vieilles datent de 2007, avec de nouvelles plantations en 2016. La répartition variétale se partage entre un tiers de Vitalim et deux tiers de Grolim afin de bénéficier de la précocité de l’une et du potentiel de rendement de l’autre. Mais ce qui surprend à La légumière, ce sont les multiples combinaisons d’utilisation de couverture et paillage plastique afin d’étaler la production (voir photos). D’une manière générale, Christophe Paillaugue conduit son asperge selon trois grandes techniques : un tiers de paillage avec un film anti-buée enterré, un tiers de couverture sur arceau et un tiers de bâchage avec film noir à ourlet. Toutes les variantes possibles permettent ainsi de récolter l’asperge très précocement sous chenille, comme cette année au 15 février, et d’aller jusqu’à fin mai avec les plantations les plus âgées.
Stratégie d’allongement
« Depuis une dizaine d’années, j’utilise une chenille de type nantais avec un film thermique et un paillage anti-buée sur la butte », explique le producteur. S’il est très précoce, plus d’une semaine par rapport à une simple couverture thermique, le système présente aussi ses difficultés de conduite avec des problèmes de tenue au vent, de récolte quotidienne et des risques d’excès de température. « Economiquement, ce n’est pas toujours très intéressant selon les années, car le surcoût de production lié au surplus de plastique et de temps de travail est d’environ deux euros par kilo. Viser la précocité c’est aussi prendre des risques avec la qualité du produit », confie le spécialiste. Toutefois, la stratégie d’allongement du calendrier de production oriente le professionnel vers un gain de précocité de 15 à 20 jours par rapport à une culture sous bâche à ourlets noirs standard. Aussi, cette année, il expérimente le système de mini tunnel avec les arceaux latéraux, une couverture avec un plastique thermique à ourlet et un plastique à ourlet noir sur la butte. Le professionnel mise sur une meilleure tenue au vent, une amélioration de la qualité et une facilité de gestion des couvertures plastiques en modulant la présence des deux bâches. La partie de l’aspergeraie avec le film antibuée est récoltée tous les jours lors de la période la plus précoce, puis les paillages sont enlevés et récupérés, et les buttes couvertes avec un plastique à ourlet noir/blanc jusqu’à la fin de la récolte. Celle avec les plastiques thermiques et noirs à ourlet est gérée, avec ou sans la couverture thermique, selon les aléas climatiques afin de limiter les variations de récolte. La durée de récolte peut varier de 20 à 70 jours selon l’âge des plantations. « On se cale plus sur le volume de production réalisé par rapport au potentiel de la parcelle que sur la durée de récolte », précise le spécialiste.