Le Caté sous le signe du développement durable
Moins de phytos, moins d’engrais, moins d’énergie… les légumiers bretons ont déjà fait évoluer leurs pratiques vers plus d’agroécologie, et souhaitent le faire savoir jusqu’aux consommateurs.
Moins de phytos, moins d’engrais, moins d’énergie… les légumiers bretons ont déjà fait évoluer leurs pratiques vers plus d’agroécologie, et souhaitent le faire savoir jusqu’aux consommateurs.
« Agriculture durable, agroécologie, protection de l’environnement… quel que soit le nom qu’on leur donne, les attentes sociales et sociétales rendent le développement durable incontournable », estime Jean-Denis Crenn, le président du Caté, lors de son assemblée générale, en avril dernier, à Saint-Pol de Léon (Finistère). Depuis plusieurs années déjà, la station expérimentale de Saint-Pol de Léon travaille sur différentes thématiques. Ainsi, l’obtenteur OBS propose aux producteurs un outil capable d’identifier les maladies du feuillage de l’échalote, afin de traiter à bon escient. Toujours en échalote, un aspirateur à spores est en cours de test avec le laboratoire Végénov. Positionné dans les parcelles, il permettra à terme de quantifier les spores présentes et de déterminer plus précisément quand déclencher, ou non, un traitement. Et l’OBS a mis sur le marché la variété Molène, résistante au mildiou, ce qui réduit d’autant l’IFT, l’indice de fréquence de traitement de la culture. De même, le programme Equiterre date de la fin des années 1980 et porte sur des mesures régulières de l’azote du sol de parcelles témoins de chou-fleur. Il a permis une très nette diminution des achats d’engrais azotés dans la zone légumière. « Il se poursuit aujourd’hui par le programme Etap’N, sur le BV de l’Horn, cette fois pour toutes les cultures », mentionne Thierry Merret, vice-président du Caté.
Pour recréer du lien avec le consommateur
« En tomate, nous utilisons le biocontrôle depuis plus de 30 ans », rappelle Daniel Le Duff, membre du Bureau du Caté, en évoquant la lutte intégrée, une pratique qui s’est généralisée au point que les insecticides ne sont plus appliqués en serre que localement. « Et les quatre OP bretonnes viennent de lancer l’alliance saveurs et nature, garantissant une culture sans pesticides de synthèse ». Une démarche qui s’applique aussi au brocoli ou au potimarron. « En chou-fleur, pourtant peu traité, il reste le souci de Mycosphaerella, souligne Jean-Denis Crenn. Si quelques variétés sont aujourd’hui tolérantes, elles ne suffisent pas à couvrir toute la saison de production ». « Des producteurs volontaires expérimentent à l’échelle de leur exploitation, ce qui paraît prometteur en station de recherche », indique Michel Le Roux, le directeur du Caté. Ainsi, la zone légumière compte quatre de groupes Dephy Ecophyto ferme, groupe des 30 000, en tomate sous serre, salade, échalote et pépinière ornementale. « Diminution de la fertilisation et des phytos, maîtrise des coûts énergétiques : les producteurs ont fait des efforts et continuent à chercher des solutions. Il faut maintenant le faire savoir au consommateur, qui a besoin d’être rassuré. C’est aussi une bonne occasion pour la production de recréer du lien avec lui », conclut Jean-Denis Crenn.
Des nouveautés
Une variété d'artichaut Petit violet issue de semis semble prometteuse. Elle permet une reprise plus facile à la plantation quand le drageon, peu raciné, a parfois du mal à reprendre en mai. Il faudra encore attendre un peu pour les gros calibres, les variétés étant, pour l’instant, trop sensibles aux maladies. La variété d’échalote Molène, Obtention OBS, est résistante au mildiou.