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L’abricot cherche un équilibre

Très concurrentiel, le marché européen de l’abricot a connu des dernières années difficiles et cherche à se redresser.

La production française a reculé face aux volumes et à la compétitivité des productions italiennes et espagnoles.
© A. Lasnier

Ces dernières années, les surfaces européennes d’abricot ont augmenté, particulièrement en Espagne et en Italie, montre le document d’Europêch’2019 réalisé par Eric Hostalnou, de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. Un transfert de surfaces de la pêche vers l’abricot s’est notamment effectué, compte tenu des difficultés rencontrées dans les années 2010 sur le marché européen de la pêche et de la nectarine. La progression des surfaces a généré un développement des ventes à l’export. La production française, bien installée sur le créneau de saison et tardif du marché européen, a reculé face aux volumes et à la compétitivité des productions italiennes et espagnoles. Elle s’est repliée sur le marché national, entraînant un déséquilibre offre-demande et une chute des prix. Si l’offre de nouvelles variétés est pléthorique, « la qualité gustative n’est parfois pas au rendez-vous, soit intrinsèquement, soit à cause du mode de production et surtout d’une récolte anticipée », précise le document. Les trois dernières campagnes difficiles ont tempéré les projets de plantation des producteurs européens : le développement des surfaces ralentit. Le marché de l’abricot garde un équilibre difficile à trouver avec une pression espagnole de plus en plus forte en début de saison et un marché à l’export plus concurrentiel que par le passé.

Echanger des informations au niveau européen

« Sans concertation, avec les évolutions actuelles de la production et une consommation qui évolue lentement, le marché européen est sujet à des crises, avec des répercussions sur le marché français, estime Bruno Darnaud, président de l’AOP pêches et abricots de France. Nous sommes rentrés dans une phase difficile qui ressemble à ce que nous avons connu en pêches-nectarines. Les marchés se ressemblent de plus en plus. » Pour le professionnel, il faut continuer d’échanger des informations, une vision du marché, et une organisation solide des filières au niveau européen. « Sur le plan national, notre action doit être double, poursuit Bruno Darnaud. Il faut maintenir une présence sur les marchés d’exportations et progresser vis-à-vis des consommateurs, tant sur le plan du respect de l’environnement que de la qualité des produits. » Sur ce dernier point, l’AOPn est en phase de test de son « plan qualité 2020 », avec des orientations marquées vers la qualité gustative : choix variétaux, méthodes de conduite et mesure de la qualité.

D’après le document Europêch' 2019 - Les prévisions européennes de récolte de fruits d’été

 

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L’Espagne ralentit les plantations

En Espagne, dans les principales régions productrices (Murcie, Catalogne), l’augmentation de la superficie a ralenti, bien que les volumes continuent d’augmenter en raison de la hausse des rendements des jeunes plantations. Dans la région de Valence, la superficie consacrée aux fruits à noyau continue de diminuer. En Estrémadure, on assiste à un renouvellement variétal important, en misant sur des variétés mieux adaptées aux nouveaux marchés et aux goûts des consommateurs, et en recherchant la précocité pour éviter les mois de plus forte concentration de l’offre. De nouvelles plantations d’espèces fruitières non traditionnelles (kakis, grenades…) commencent également à occuper une place centrale. « Toutes les régions productrices ont un intérêt croissant pour l’ouverture de nouveaux marchés, ce qui nécessite d’adapter la structure commerciale des exportateurs, explique Javier Basols, de Cooperativas agroalimentarias. Des problèmes structurels sont dus principalement au degré encore insuffisant de concentration et d’organisation de l’offre et la nécessité de renforcer l’organisation des producteurs autour de coopératives et OP de taille suffisante ».

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