Aller au contenu principal

La plantation et la gestion des haies pour obtenir le Label bas carbone

La plantation et la gestion des haies permettent de capter du carbone. Ce travail a un coût. En suivant la méthode « Haies », un projet de gestion de haies sur une exploitation peut recevoir le Label bas carbone et des financements privés.

La méthode "haies" permet de calculer le carbone stocké dans les haies gérées suivant un plan de gestion.
La méthode "haies" permet de calculer le carbone stocké dans les haies gérées suivant un plan de gestion.
© RFL

La délivrance du Label bas carbone se base sur des méthodes qui proposent des pratiques à mettre en place pour réduire les émissions ou améliorer la séquestration de carbone et les références pour calculer ces réductions d’émission. L’une des méthodes du Label bas carbone du ministère de la Transition écologique est la méthode « Haies ». Elle a été portée par la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire en s’appuyant sur le projet de recherche Carbocage. « Nous constatons que le linéaire de haies français est menacé, relate Sarah Colombié, consultante climat pour la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Les 750 000 km de haies ont besoin d’être régénérés ou améliorés. »

Une bonne gestion des haies permet d’éviter cette dégradation. Elle permet aussi de capter du carbone puisque la productivité de la haie est améliorée. Mais elle a aussi un coût pour les producteurs. L’objectif du développement de cette méthode est d’inciter les producteurs à gérer leurs haies et compenser les coûts de gestion. Ils sont de l’ordre de 62 €/100 ml/an pour une haie plantée et gérée sur 15 ans et 100 €/100 ml/an pour la gestion d'une haie pluristratifiée sur 15 ans.

Un kilomètre de haie plantée stocke 5 à 7 t de CO2 par an sur 15 ans

La méthode permet d’estimer le gain de carbone stocké dans la biomasse racinaire et aérienne de ces haies entre un scénario de référence et un plan de gestion durable du linéaire de haie sur 15 ans. « Le scénario de référence est la dégradation du linéaire présent sans action de la part du producteur, détaille la spécialiste. Le plan de gestion lui définit des itinéraires de gestion selon le type de haie. » Pour chaque itinéraire choisi, plantation, enrichissement, amélioration des haies… correspond une quantité de carbone stocké. Par exemple, un kilomètre de haie plantée stocke 5 à 7 t de CO2 par an sur 15 ans.

Le porteur de projet, producteur seul ou en groupe, dépose un projet basé sur cette évaluation de stockage auprès du ministère. Celui-ci vérifie si le projet est conforme à la méthode développée et si les calculs sont bons. Une fois le projet validé, il est visible sur le site du ministère qui propose à des contributeurs (souvent des grandes entreprises) de financer ces projets comme compensation volontaire des émissions de gaz à effet de serre. Le prix de la tonne de CO2 se négocie de gré à gré. « Le prix prend en compte le coût des actions mises en œuvre mais aussi les co-bénéfices environnementaux, note Sarah Colombié. Par exemple, une haie favorise aussi la biodiversité et évite l’érosion. A titre d’exemple, le prix de la tonne est autour de 100 € pour les projets haies alors qu’il varie entre 25 € et 50 € pour les projets forestiers. » La vérification du suivi du plan de gestion se fait tous les cinq ans par un auditeur externe.

Rédaction Réussir

Les plus lus

des boîtes de conserve sur une ligne dans une usine de légumes en conserve
Quel est le seul légume en conserve qui a observé une croissance des ventes en 2024 ?

L’Unilet, l’interprofession française des légumes en conserve et surgelés, vient de publier les chiffres 2024. Après une année…

fruitier sous gel après aspersion
« Un agriculteur averti est un agriculteur mieux protégé » : face au gel, Serge Zaka lance son outil gratuit de cartographie des risques de perte de rendement

Le médiatique docteur en agro climatologie a annoncé sur les réseaux le lancement de cet outil gratuit, indépendant et ouvert…

Haricots verts destinés à la surgélation dans une usine Gelagri.
Légumes surgelés en Bretagne : pourquoi Gelagri (Eureden) et Greenyard se rapprochent ?

Gelagri Bretagne et Greenyard Frozen France ont annoncé le 27 mars être entrés en négociation exclusive en vue d’un…

récolte de clémentines de Corse, manuelle
Changement climatique : pourquoi le CGAEER estime que la relocalisation en fruits et légumes en France sera limitée ?

Un rapport du CGAAER s’est intéressé au potentiel de la France en fruits et légumes dans un contexte de changement climatique…

communication du ministère de l'Agriculture et de la Forêt de Turquie sur les gelées tardives d'avril 2025
Turquie : gel tardif et chutes de neige déciment les vergers de fruits à noyau et les vignes

Dans certaines régions, les températures ont chuté à -15°C. Les abricotiers, les cerisiers, les pruniers, les pêchers, les…

Deux turions d'asperge verte
Pourquoi produire de l’asperge verte en France est un enjeu autant qu’un challenge ?

L’asperge verte pousse la dynamique de la consommation en France, notamment auprès des plus jeunes. Mieux valorisée que la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes