Début de campagne
La récolte de prunes françaises, amputée par le gel, s’annonce de qualité
L’AOPn Prunes fait le point pour FLD sur les perspectives de campagne et les travaux en cours. Satisfaite de voir les clients jouer le jeu de l’origine France, elle appelle néanmoins à de l’indulgence quant à de possibles défauts d’aspect mineurs des fruits.
L’AOPn Prunes fait le point pour FLD sur les perspectives de campagne et les travaux en cours. Satisfaite de voir les clients jouer le jeu de l’origine France, elle appelle néanmoins à de l’indulgence quant à de possibles défauts d’aspect mineurs des fruits.
Comme la plupart des fruits, la prune française aussi a souffert du gel. Après plusieurs épisodes, dont la gelée noire dans la nuit du 6 au 7 avril puis la gelée blanche la nuit suivante du 7 au 8 avril, le potentiel de récolte de la prune française a été fortement revu à la baisse. La France, 3e producteur européen, produit en moyenne 60 000 t de prunes. « La situation est très variable d’un producteur à l’autre -certains ayant été très touchés, d’autres pas du tout, et selon l’exposition des parcelles, mais le potentiel 2021 tournerait autour de 55 à 60 % d’une année normale, toutes variétés et tous bassins confondus », précise Joël Boyer, président de l’AOPn Prunes. En revanche, la précocité est normale avec les premières récoltes qui ont eu lieu autour du 25 juin et un cœur de saison en août avec les premières reines-claudes attendues autour du 25 juillet. Et la qualité est pour le moment très satisfaisante « avec un taux de sucre intéressant ». « Sur les variétés précoces notamment, on voit une tendance à un calibre soutenu et une moindre charge sur l’arbre. »
Appel à l’indulgence des clients quant aux défauts sur épiderme
Côté perspectives commerciales, la météo semble redevenir estivale donc favorable à la consommation des fruits d’été. « Nous sommes satisfaits de voir que la distribution française -grande distribution généraliste et spécialisée, grossistes, RHD…- pour ce début de campagne joue le jeu pour essayer de mettre en étalage la prune origine France. » En revanche, l’AOPn demande de « la compréhension et de l’indulgence de ses clients, face à de possibles anneaux de gel et du russeting sur l’épiderme, qui ne sont pas des défauts majeurs qui impactent la qualité gustative des fruits. » Le débouché de la transformation concerne surtout la reine-claude mais devrait être limitée cette année en raison des petits volumes, surtout si le marché est demandeur.
Une consommation stable depuis 3-4 ans
2020 avait été une petite année, 70-75 % d’une année normale, avec 15 jours d’avance (premières récoltes autour du 10-15 juin), un taux de sucre exceptionnel et des prix plus élevés. Les consommateurs avaient bien accueilli la prune et les fruits en général et les quantités achetées en prunes avaient progressé de +2 % comparés à 2019, malgré une baisse de 30 % des volumes récoltés. « A voir cette année… Et l’effet Covid qui est encore mal mesuré », précise Joël Boyer.
43 % des ménages français achètent des prunes chaque année. Les Reine-Claude et mirabelles restent les best-sellers mais selon une enquête de perception variétale consommateurs il y a deux ans, il y a une meilleure connaissance et un meilleur repérage des variétés américano-japonaises. « On a encore un champ de progression important, estime Joël Boyer, une opportunité avec toutes ces variétés -une trentaine de variétés cultivées en France-, un panel de couleurs sur lequel jouer, comme la tomate l’a fait avec succès. Sans tomber dans le piège, il faut rester vigilent sur le choix variétal ». En parallèle, la filière note le développement des variétés club, même si « on n’en est qu’aux balbutiements ».
PFI, HVE, barquettes, plan pollinisateur… Les nombreux axes de travail de la filière
La filière prune est engagée dans la PFI depuis des années et renouvelle son forfait PFI en 2021. Et surtout poursuit son engagement dans la HVE. « Notre objectif ? Passer la moitié des exploitations en HVE d’ici 2023. C’est une reconnaissance de l’Etat et cela risque de devenir une condition commerciale des clients comme cela commence à être déjà le cas sur certaines espèces. Ou comme c’est le cas pour Global Gap à l’export des prunes. » L’export (majoritairement vers la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni) représente plus ou moins 20 % des volumes selon les années.
En parallèle, la filière a été très impliquée dans le Plan Pollinisateur aux côtés de la Gefel et va continuer à suivre de près les travaux sur les barquettes (plastique). Celles-ci concernent en effet les petits à moyens calibres mais sont aussi demandées par certains clients. Elles sont aussi utiles pour une maturité la plus porteuse possible et pour laisser la possibilité aux consommateurs de voir le produit. Autres dossiers de travail : la maturité et le déclenchement de récolte ; la mécanisation et l’automatisation -sont notamment étudiées les nouvelles technologies comme les drones pour les prévisions de récolte.
Communication : jouer sur la couleur
Enfin, l’AOPn poursuit sa communication en 2021 autour de l’axe “Bougez avec la prune” et la segmentation par la couleur : bleu vert jaune et rouge.
Créée en janvier 2009, l’AOPn Prune regroupe 330 producteurs, 10 expéditeurs et 13 organisations de producteurs français au sein de la même structure ; et la moitié de la production française.