Accords commerciaux
La France réaffirme son opposition à l’accord commercial UE-Mercosur
La reprise des négociations commence mal. Après Lula déclarant vouloir attendrir les Français, Bruno Le Maire a réaffirmé son opposition, estimant qu’il ne faut pas brader l’agriculture de l’UE.
Le 16 juillet dernier, Bruno Le Maire a réaffirmé son opposition à la reprise des négociations pour un accord commercial entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). Le 14 juillet, lors du 4e sommet UE-Brésil, le président brésilien Luiz Iniacio Lula avait déclaré vouloir « toucher le cœur des Français » pour les convaincre de conclure cet accord commercial d’ici la fin de son mandat présidentiel (courant décembre). De son côté le ministre de l’Agriculture français a estimé qu’il en allait « de la vie de beaucoup de producteurs et éleveurs en France et dans les pays européens» et jugeait qu’il ne fallait « pas brader les intérêts agricoles européens ». « L’agriculture ne doit pas être la variable d’ajustement des négociations commerciales internationales. Nous sommes allés à l’extrême limite de ce que nous pouvions faire en terme de concessions à l’OMC et en terme de négociations entre le Mercosur et l’UE. » Ces négociations qui se sont réouvertes en mai dernier, entre les 27 Etats membres et le Mercosur ont déjà provoqué quelques levers de boucliers. Dix Etats européens emmenés par la France avaient déjà exprimé leur inquiétude vis-à-vis d’un possible accord sur l’agriculture face à une relance des négociations. Rappelons qu’en 2004, les pays européens avaient déjà fait capoter les négociations UE-Mercosur mettant en avant une trop forte concurrence des produits agricoles de l’Amérique du Sud. Devant les députés européens, le 8 juillet, le commissaire chargé du Commerce, Karel De Gucht assurait de son côté qu’une tel accord avec le Mercosur « pourrait profiter considérablement » à l’UE comme aux pays d’Amérique du Sud. tout en ajoutant « nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’oublier le profit potentiel en matière de croissance et d’emplois de ce type d’accord ». Rappelons que ce marché serait lucratif à l’export pour l’Europe car il permettrait de trouver des débouchés pour son industrie automobile. En revanche, le Mercosur est le principal concurrent de l’Europe en matière de produits agricoles.