La biodiversité contre les pucerons du pommier
Le colloque "biodiversité : les prédateurs des pucerons en vergers de pommiers", organisé en Corrèze début janvier a fait se rencontrer naturalistes et producteurs dans un objectif commun de lutte par conservation des pucerons du pommier.
Le colloque "biodiversité : les prédateurs des pucerons en vergers de pommiers", organisé en Corrèze début janvier a fait se rencontrer naturalistes et producteurs dans un objectif commun de lutte par conservation des pucerons du pommier.
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« 75 à 80 % des populations d'insectes ont disparu dans des milieux protégés en Allemagne », a alerté en introduction de ses présentations Hugues Mouret, naturaliste de l’association Arthropologia. Invité avec d’autres spécialistes des insectes lors du colloque "biodiversité : les prédateurs des pucerons en vergers de pommiers", organisé dans le cadre du réseau Dephy, en Corrèze début janvier. Il a un peu « secoué les producteurs », nombreux dans la salle, comme l’a mentionné Yvan Copowiez de l’Inra. Ce colloque, sur deux jours, organisé par les Chambres d’agricultures de Tarn-et-Garonne et de Lot-et-Garonne, Bio 82 et la Coopérative Fruitière du Limousin dans le cadre d’Ecophyto avait pour objectif de présenter précisément les différents insectes auxiliaires des pucerons du pommier et les aménagements pour les favoriser.
Les bandes fleuries limitent les foyers de pucerons
Cette manifestation réunissant une centaine de producteurs, de techniciens, de chercheurs de la filière fruits et légumes et des naturalistes a aussi été une rencontre entre deux visions, qui s’est effectuée dans l’écoute et le partage. Chrysopes, syrphes, parasitoïdes, araignées, forficules, coccinelles ont été présentés à la loupe par une série d’experts engagés auprès des agriculteurs pour les favoriser. Au-delà de ces insectes déjà bien connus des producteurs, Hugues Mouret a mis l’accent sur l’immense diversité d’animaux potentiellement présents dans l’environnement des vergers et leur utilité pour l’agriculteur en tant qu’organismes antagonistes, pollinisateurs ou recycleurs de la matière organique. « Pour favoriser les auxiliaires de cultures, il est nécessaire de recréer des habitats et des micro-habitats largement détruits dans les années passées, s’est enflammé l’entomologiste. C’est-à-dire recréer un bocage avec des haies stratifiées, des points d’eau, des bois avec des zones de flore locale non entretenue. Et tout cela connecté. » La technicienne Laurence Albert de l’Institut français des productions cidricoles a notamment montré l’intérêt des bandes fleuries à l’intérieur des vergers pour lutter contre les pucerons. Les participants ont fini par des travaux pratiques. Par groupe, ils ont proposé des aménagements, voire des restructurations de vergers de pommiers existants ou de vergers à planter afin de limiter les populations de puceron. Un exercice de compromis entre rentabilité économique et environnementale.