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L'eau, priorité de l'UE : vers un Blue Deal de l'agriculture ?

Lors de la conférence de l'AREFLH du 1er février autour de l'utilisation de l'eau en agriculture, les représentants de la Commission européenne ont précisé les projets de "Blue Deal" et d'une initiative européenne pour une résilience de l'eau.

A Bruxelles on prend le sujet de l’eau très au sérieux. Le Comité des Régions a d’ailleurs hébergé la conférence du 1er février de l’Assemblée des Régions Européennes Fruitières, Légumières et Horticoles- sur l’utilisation de l’eau en agriculture : principaux défis, bonnes pratiques et prochaines étapes.

Eau en agriculture : « pas de bonnes pratiques sans dialogue collectif »

Selon les chiffres énoncés par Luca Perez de la Commission Européenne (à la DG Environnement, chef d’unité adjoint, Unité C.1 Gestion durable de l'eau douce , Initiative de l’UE pour la résilience de l’eau), le stress hydrique touche environ 20 % du territoire européen et 30 % de la population européenne en moyenne chaque année. L'Europe du Sud, les métropoles, les zones en irrigation intensive et les destinations touristiques populaires sont de plus en plus vulnérables au stress hydrique. « Et le stress hydrique devrait s’aggraver les prochaines années, met en garde Luca Perez. Ailleurs il y a trop d’eau. On voit des inondations avec beaucoup de perturbations en Slovénie, dont les deux tiers du pays étaient sous l’eau il y a peu. En Grèce aussi il y a eu beaucoup de dommage. Plus récemment, on a vu des inondations en Allemagne et dans le nord de la France. Il faut donc une politique de résilience de l’eau. »

D’autant plus tout le monde est impliqué. L’eau, droit humain,  est nécessaire dans tout type d’activité : eau potable, agricole, énergie, pour alimenter les activités économique, transport (navigation). Et on voit, en Europe aussi, une hausse du conflit des différents acteurs autour de l’accès à l’eau.

 

L’initiative européenne pour une résilience de l’eau

L’UE a donc énoncé sa vision pour une résilience de l’eau en 2050 : « En 2050, la société mondiale sera résiliente à l'égard de l'eau et offrira une sécurité de l'eau pour tous. Cela implique la protection et la restauration des écosystèmes aquatiques, et un juste équilibre entre l'offre et la demande d'eau répondre aux besoins actuels, y compris la réalisation du droit de l'homme à l'eau potable et à l'assainissement, sans compromettre les droits des générations futures. »

Cette initiative sur la résilience de l’eau intervient dans le cadre des trois initiatives phares du Green Deal pour 2024 et est inclus dans le programme de travail 2024 de la Commission pour le premier trimestre (Conseil européen en mars 2023, puis au Parlement européen, puis au Conseil économique et social). 

Les 3 objectifs incontournables et indissociables sont donc : 

  • Protéger et restaurer les cycles de l’eau ;
  • Se tourner vers une économie européenne intelligente de la gestion de l’eau, avec potentiellement un principe de développement des technologies et des innovations ; 
  • L’accès à l’eau potable et propre pour tous.

 

Un “Blue Deal” pour l’agriculture et le développement rural ?

A l’image de ce qu’elle a fait avec son Green Deal, l’UE a aussi un projet de “Blue Deal” de l’agriculture pour 2027, en coordination avec le Comité des Régions, la DG Agri et la DG Environnement

Des avis sont attendus prochainement : celui de la Commission de l'environnement, du changement climatique et de l'énergie (ENVE) sur la gestion résiliente de l’eau pour lutter contre la crise climatique dans le cadre du “Blue Deal” de l’UE ; et celui de la Commission des ressources naturelles (NAT) pour créer un “Blue Deal” pour l’agriculture et le développement rural, avec une consultation des parties prenantes le 20 février.

 

« Ce n’est pas du tout l’objectif de blâmer les agriculteurs »

De nombreuses personnes assistant à la conférence ont mis en garde : « Attention, en agriculture il faut arrêter de se fixer en garde des objectifs de réduction en pourcentage, car comment faire quand on est  un niveau déjà bas ? » 

Un chercheur dans le public a d’ailleurs précisé : « Il faudrait calculer la part utile de l’eau pour produire de la nourriture et travailler sur l’efficacité de la production c’est-à-dire améliorer la quantité produite avec la même quantité d’eau. Et le faire savoir au grand public. Il faut changer le message “l’agriculture utilise énormément d’eau” car il est faux. »

« Il faut que l’on se tourne davantage sur un débat fondé sur des faits pour une agriculture plus durable et donc un débat équilibré autour de questions qui peuvent être controversés. Du côté de la Commission européenne ce n’est pas du tout l’objectif de blâmer les agriculteurs, pas du tout », a tenu à rassurer Luca Perez.

« Il faut changer le message “l’agriculture utilise énormément d’eau” car il est faux. »

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