Fruits secs bio et vrac

Juste Bio : « Mutualiser entre industriels nos compétences pour proposer un produit vrac moins cher que le préemballé »

Depuis 7 ans, 90 % de l’activité de Juste Bio se fait désormais en vrac, activité qui s’accompagne du service complet aux GMS (meubles, remplissage, tenue du rayon…). Alors que le marché du vrac connaît des difficultés (lire ci-dessous), la PME vauclusienne se devait de se recentrer.

« Juste Bio a bien avancé sur le projet de refonte de son territoire de marque, annonce tout go Franck Bonfils, fondateur et président, à FLD le 20 avril. Un projet qui est né du constat que notre métier historique, les fruits secs et graines -bio en particulier- a été un peu happé par notre deuxième métier, le vrac, qui est né pour servir notre volonté de réduire le gaspillage alimentaire et les emballages polluants. »

Un marché du vrac en perte de vitesse. Selon Réseau Vrac, 70 % des Français ne consomment pas en vrac et sur ces 70 %, la moitié ne le fait pas car cela ne leur vient pas à l’esprit. « Nous, nous avons choisi de nous implanter en GMS, pour donner l’accès au vrac au plus grand nombre. Mais il y a globalement un manque de réflexe chez les consommateurs français. Ce qui explique sans doute la défaillance du modèle économique des magasins vrac. Espérons qu’il y ait une énergie nouvelle mais ça risque de durer », analyse Franck Bonfils. Réseau Vrac estime que les magasins spécialisés vrac ont perdu 30 % de leur chiffre d’affaires et que 40 % (presque la moitié !) risquent de disparaître.

Juste Bio revendique son savoir-faire dans les fruits secs et ses valeurs de bien-manger

Juste Bio revendique donc son périmètre des fruits secs et des graines, avec des légitimités sur le sourcing de produits vracs phares comme les légumineuses, des graines oléagineuses, quelques céréales… Mais surtout, « on veut relier notre marque à notre valeur historique de “manger juste”, ce qui passe par des valeurs sociales (nous sommes investis dans des actions RSE, des partenariats avec des ONG…), des valeurs environnementales (moins d’emballages, plus de bio), et des valeurs de produits sains nutritionnellement, peu transformés. »

La démarche pour Juste Bio, c’est aussi le local. La PME a lancé sa gamme avec ingrédients français Cocorico début 2021. « Aujourd’hui on continue de travailler notre sourcing français et le plus local possible, même si c’est très difficile, en amande bio française par exemple. »

Un savoir-faire dans le vrac que Juste Bio met désormais à la disposition d’Alpina Savoie

Aller plus loin dans la démarche, c’est aussi pousser l’ambition originelle de l’entreprise, « faciliter l’accès du vrac au plus grand nombre », en considérant non plus seulement les consommateurs mais aussi les industriels. Juste Bio revendique en effet un savoir-faire logistique et de partenariat avec les distributeurs GMS, qu’elle souhaite mettre à profit des industriels. Un premier partenariat inédit a ainsi été annoncé début avril, avec Alpina Savoie.

La marque phare de crozets propose désormais dans les trémis vrac de Juste Bio 5 de ses références : l’emblématique crozet au sarrasin bio, la farfalle, la torsade nature et deux références de pâtes complètes. A retrouver dans les enseignes de la GMS clientes de Juste Bio (1 000 points de vente concernés), avec les meubles de distribution vrac de Juste Bio qui vont se parer aussi des couleurs de la marque savoyarde.

Mutualiser compétences et savoir-faire pour proposer un produit en vrac moins cher qu’un produit pré-emballé

C’est Alpina Savoie qui avait sollicité à l’époque l’expertise de Juste Bio dans une volonté de se lancer en vrac.

« C’est plus que du co-branding, c’est un vrai partenariat, avec des valeurs communes de RSE, de relocalisation, de qualité du produit… et une mutualisation de savoir-faire et d’expertise, revendique Franck Bonfils. Tout le monde y trouve son compte : le distributeur qui répond ainsi au législateur [surface minimum du magasin pour la vente en vrac] et à l’attente forte des consommateurs de trouver des marques nationales en vrac ; l’industriel qui s’affranchit des contraintes liées au vrac (puisque c’est nous, Juste Bio, que les gérons), et qui peut aussi proposer grâce à la mutualisation de nos moyens un produit vrac moins cher qu’un produit préemballé ; et nous, qui pouvons proposer des produits pâtes dans notre offre. »

Franck Bonfils confirme déjà des demandes et des marques d’intérêt d’autres industriels. « Nous annoncerons très bientôt, je l’espère, de nouveaux partenariats. Tous reposeront sur des valeurs communes. Nous ne voulons pas mettre dans nos trémis des produits ultra-transformés importés de loin. Au contraire, nous souhaitons des produits sains, peu transformés, bio ou sinon vertueux par leur aspect local, RSE… »

Nouvelle charte graphique, refonte des packagings et nouveaux produits gourmands

Ce travail sur le territoire de marque s’accompagne d’une communication, avec un nouveau logo -désormais une fourchette avec Juste Bio écrit en noir et vert- et de la rénovation de l’ensemble des packagings (10 % de l’activité). Après des études d’analyse de cycle de vie, la PME bascule tous ses packagings sous sachet kraft recyclable. Les meubles vrac en GMS vont également être rénovés selon la nouvelle charte graphique : habillage des meubles, étiquettes informatives qui vont désormais laisser une place pour la communication des co-branding (Alpina Savoie est donc présent sur les étiquettes de ses produits en rayon). La gamme Cocorico est renommée Juste Bio de France.

Outre la communication, Juste Bio annonce, comme très régulièrement, de nouveaux produits. La nouvelle usine permettant de nouveaux process comme les enrobages, la PME lance des noix de cajou au curry et des noix de cajou à l’ail noir. Deux granola sont aussi lancés, un sucré (pomme cannelle) et un salé (spiruline romarin).

D’autres projets sont aussi dans les tuyaux, bien que Franck Bonfils admette qu’il est trop tôt pour en parler. Il précise néanmoins : « Nous avons l’ambition de révolutionner la méthode de distribution des produits vrac, et nous souhaitons explorer de nouveaux canaux de distribution, notamment digitaux avec la refonte en cours de nos sites, dont le vrac store. »