Jus de fruits : pourquoi y a-t-il une pénurie mondiale de concentré d’orange ?
L’interprofession Unijus analyse les raisons de la pénurie de concentré d’orange et avertit des effets sur le marché : difficultés des conditionneurs à honorer les contrats, risque de ruptures en linéaire et de hausse des prix. La situation pourrait s’étendre aux purs jus.
L’interprofession Unijus analyse les raisons de la pénurie de concentré d’orange et avertit des effets sur le marché : difficultés des conditionneurs à honorer les contrats, risque de ruptures en linéaire et de hausse des prix. La situation pourrait s’étendre aux purs jus.
Plus de concentré de jus d’orange. Que ce soit en conventionnel comme en bio, il y a pénurie sur le marché mondial de cette matière première du jus à base de concentré et des nectars (23,3 % des ventes de jus et nectars d’orange en GMS, Nielsen, 2023), depuis plusieurs semaines, s’alarme Unijus le 10 mai. « Les commandes auprès des fournisseurs de concentrés sont désormais sous quotas pour toutes les sociétés désirant en acheter, une situation jamais rencontrée par les acheteurs les plus anciens ! », témoigne ainsi l’interprofession des jus de fruits. Une situation qui devrait durer jusque septembre-octobre 2023, c’est-à-dire jusqu’à la prochaine récolte de jus d’orange qui commencera mi-juin 2023.
La filière avertit ainsi de difficultés et de risques potentiels à venir :
- difficultés des conditionneurs de jus d’orange à honorer leurs commandes de produits à base de concentrés auprès de leurs clients distributeurs ;
- risques de ruptures perlées ou sèches dans certains linéaires en magasin ;
- prix élevés sur ces produits, les prix actuels auprès des fournisseurs étant 50% plus élevés que ceux proposés l’été dernier.
Pourquoi en est-on là ?
Il n’y a plus assez d’oranges produites dans le monde. De nombreuses régions productrices ont été touchées par des aléas climatiques. La Floride a été touchée par l’ouragan Ian en septembre 2022, et la production américaine ne cesse de baisser depuis 10 ans (16 millions de colis en 2022-2023 contre encore 41 millions l’année précédente et de 134 millions il y a 10 ans). Au Mexique, dont les volumes sont principalement destinés au marché américain, la sécheresse a fait chuté la production de 30 %. Idem en Espagne.
Le Brésil, premier producteur mondial, est donc soumis a une plus forte pression et ne peut honorer toutes les demandes du monde entier. Et la demande mondiale de jus d’orange reste forte, laissant donc les stocks au plus bas.
« Il résulte de cette situation un arbitrage des producteurs de jus vers une préférence pour une production de pur jus, plus rémunératrice que celle du jus à base de concentrés, et la mise en place de quotas de livraisons pour répondre à des demandes clients qui sont supérieures à l’offre disponible », analyse Unijus.
Cette pénurie touche à date essentiellement les concentrés de jus d’orange mais pourrait toucher également les purs jus dans les semaines à venir par effet domino, avertit l’interprofession.