Journée du CTIFL : Poivron, aubergine et courgette en force
Plus de 160 personnes ont assisté à la journée technique PAC, Poivron, aubergine, courgette. Des productions séduisantes par les débouchés qu’elles proposent mais difficiles par les contraintes techniques, notamment sanitaires, qu’elles imposent.
Plus de 160 personnes ont assisté à la journée technique PAC, Poivron, aubergine, courgette. Des productions séduisantes par les débouchés qu’elles proposent mais difficiles par les contraintes techniques, notamment sanitaires, qu’elles imposent.
Poivron, aubergine, courgette ont été au centre de la récente journée technique du CTIFL organisée sur son centre de Balandran, près de Nîmes, le 7 novembre. Plus de 160 personnes, dont des professionnels de plusieurs régions de France étaient présents. Ces légumes ne sont donc pas que méditerranéens, même si la majorité des 120 000 t de courgette, 33 000 t de poivron et 31 000 t d’aubergine est produite entre le Sud-est et le Sud-ouest de la France. Malgré ces volumes modestes (au regard des productions espagnole, italienne mais aussi néerlandaise pour l’aubergine et le poivron), la production française se montre dynamique. Notamment celle d'aubergine, qui a doublé en dix ans. « Ce développement de la production française est associée à la croissance de la consommation de ces légumes, + 25 % en dix ans, notamment chez les jeunes consommateurs » a commenté Matthieu Serrurier, CTIFL. La table ronde de l’après midi sur le thème « Que produire pour quel marché ? » a conforté les données chiffrées. La demande des représentants de la distribution présents, Pomona, Intermarché et Créno, porte sur un produit de « cœur de gamme Origine France, avec des volumes et une constance d’approvisionnement ». Des attentes qui comportent également une meilleure organisation du marché et de la filière. Pour l’heure, l’attrait pour le trio de légumes profite aux importations espagnoles, mais aussi marocaines pour la courgette, italiennes pour l’aubergine et néerlandaises pour le poivron. Les opérateurs n’ont pas caché que l'offre polonaise en poivron devenait de plus en plus présente.
Disposer de cultures rentables dans la rotation
Pour répondre à ces demandes, la production française doit faire face à de nombreuses contraintes et difficultés techniques. Dans un contexte de réduction des moyens de lutte chimique, les problématiques sanitaires sont dues à un large cortège de bio-agresseurs, parfois communs à ces cultures notamment pour le poivron et l’aubergine, deux solanacées. Plusieurs sont en recrudescence, comme celles présentées par Jonathan Gaudin, Inra, François Villeneuve et Benjamin Gard, CTIFL : maladies du sol (fusariose, verticiliose), ravageurs pour certains émergents (punaises, altises)... Des solutions existent avec la lutte intégrée, le greffage et le hors-sol. Celles-ci pourraient permettre de faire passer ces cultures des abris froids vers des serres plus performante, notamment l'aubergine et le poivron. La présence de professionnels nantais et bretons témoigne peut-être de cette orientation à venir. Dans sa conclusion, Gérard Roche, représentant de Légumes de France, n'a pas manqué de rappeler les besoins de compétitivité de l’agriculture française notamment face aux distorsions de concurrence sanitaire et salariale d’autres pays européens producteurs de ces légumes. Il a également souligné « les enjeux techniques de disposer de cultures rentables dans la rotation pour aller vers l’agro-écologie et l’approche-système des productions légumières ».