Île de La Réunion : après le cyclone Garance, la production de litchi « durablement » impactée, les serres de tomates détruites
Le cyclone Garance a touché l’île de La Réunion le vendredi 28 février. Meurtrier et brutal, il a aussi impacté les cultures locales et l’élevage.
Le cyclone Garance a touché l’île de La Réunion le vendredi 28 février. Meurtrier et brutal, il a aussi impacté les cultures locales et l’élevage.

L’île de La Réunion a subi le passage du cyclone Garance vendredi 28 février, un cyclone « brutal et violent » selon les mots du préfet. Bilan à date : 5 morts et des blessés. Ces intempéries meurtrières ont également occasionné de nombreux dégâts matériels : arbres arrachés, voitures emportées par les flots, routes et électricités coupées.
L’année 2024 a marqué La Réunion avec le cyclone Belal en janvier (33 millions d'euros de dégâts selon les chiffres de la chambre d'Agriculture) et une sécheresse de près de 7 mois.
Des dégâts « plus ou moins violents » selon les agriculteurs
Après le cyclone Garance, l’île est « défigurée », et l’agriculture vivrière dévastée.
« Les vergers sont détruits, il va falloir attendre des années pour relancer la production (...) Les cannes, les letchis, les bananes, le maraîchage... Il n'y a plus rien », a estimé Olivier Fontaine, président de la chambre d'Agriculture.
Joël Boyer sur LinkedIn le 3 mars a déclaré : « L’OP Anafruit basée à l’île de La Réunion vient d’être impactée par le cyclone Garance avec ses dégâts plus ou moins violents suivant la situation de chaque adhérent sur l’île . Le terminal export, l’outil de conditionnement est peu impacté… les jours à venir donneront un bilan plus précis de la situation … »
Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France, qui s’est rendu à La Réunion dès le 2 mars évoque l’ampleur des dégâts sur la production agricole et la « détresse des agriculteurs concernés » dans un communiqué du 3 mars :
- Les plantations de bananes sont « littéralement pliées, reportant d’une année la perspective de production » ; les champs d'ananas également.
- Les cultures sous serre sont « une nouvelle fois détruites » : pertes de production, notamment de tomates, mais aussi pertes des moyens de productions, certaines serres devront être reconstruites. « Ce sont aussi les efforts de recherche de souveraineté alimentaire qui sont anéantis », se désole Chambres d’agriculture France.
- La production de litchis durablement impactée : « les arbres gravement endommagés condamnent la production laissant les producteurs sans revenus pour au moins 5 années alors que la remise en état des parcelles requiert des moyens supplémentaires ».
- Pilier économique de l’île, les surfaces en canne sont ravagées.
- L’élevage et ses bâtiments sont aussi touchés et les coupures de courant et d’alimentation en eau risquent de faire disparaitre les animaux épargnés par le cyclone.
Sébastien Windsor appelle à « une mobilisation rapide et à la hauteur des préjudices subis ».
La chambre d'Agriculture de La Réunion a demandé à la ministre de l'Agriculture Annie Genevard une mesure d'urgence et le placement de La Réunion en état de catastrophe naturelle et de calamité agricole.