Jus de fruits
[Fruit Logistica 2022] « Devenir les leaders de la transformation des fruits et légumes de Corse », l’ambition de L’Atelier Corse Fruits et Légumes
La jeune entreprise, spécialisée dans la valorisation des écarts de tri de la filière agrumicole corse, a lancé sa marque propre de boissons La Corsica. Elle projette aussi de se diversifier dans l’approvisionnement mais aussi dans ses partenariats avec les industriels, de pousser les projets de recyclage et d’anti-gaspi et un atelier de transformation en propre est en cours de construction.
La jeune entreprise, spécialisée dans la valorisation des écarts de tri de la filière agrumicole corse, a lancé sa marque propre de boissons La Corsica. Elle projette aussi de se diversifier dans l’approvisionnement mais aussi dans ses partenariats avec les industriels, de pousser les projets de recyclage et d’anti-gaspi et un atelier de transformation en propre est en cours de construction.
Un atelier de transformation en propre pour l’automne et une marque propre, la Corsica, qui vient d’être lancée début avril : l’actualité est riche pour L’Atelier Corse Fruits et Légumes. A Berlin, l’entreprise en a profité pour faire déguster ses boissons La Corsica et prospecter des clients.
Lancé en juin 2021 après avoir réussi à fédérer deux acteurs majeurs de l’agrume corse, Agrucorse Terre d’Agrumes et l’OPAC (soit 65,5 % des volumes d’agrumes produits en Corse), l’Atelier Corse Fruits et Légumes transforme 2 000 t d’agrumes en purées, jus, etc. surgelés, à destination des industriels.
Objectif : transformer les écarts de tri des agrumes corses et se diversifier en légumes et autres fruits
Mais pas n’importe quels agrumes : ceux issus des écarts de tri de la filière agrumicole corse, afin d’apporter une valorisation économique aux producteurs et un impact positif sur l’environnement. « Du verger à la récolte commercialisable, on observe 15 à 20 % de perte en agrumes, sur des défauts visuels et de calibre alors que la qualité organoleptique est supérieure, souligne Jean-Do Valentini, directeur de l’Atelier Corse Fruits et Légumes et directeur Filières et Routes agro-industrielles de Rupta 576. Et avec le changement climatique, ça s’est accéléré, nous sommes passés d’une grêle tous les dix ans à tous les deux ans, les producteurs installent même des filets paragrêle ! »
Outre la valorisation des écarts de tri, l’Atelier mise aussi sur la diversification : orange et citron pour les agrumes, avec des dossiers de demande en IGP (lire FLD Magazine de décembre 2021), des plantations en avocat, mais aussi en légumes.
5 M€ investis pour un atelier de transformation ancré dans le territoire corse
« Aujourd’hui l’approvisionnement se fait à 100 % avec des écarts de tri mais l’intégration direct, avec les légumes, viendra plus tard », confie Jean-Do Valentini. L’approvisionnement en matière première se fait en contrat de 5 ans, que ce soit avec Agrucorse Terres d’agrumes ou les producteurs de l’OPAC [chacun actionnaire à 1/3, la holding Rupta 576, créée en 2018 par Jean-Do Valentini et à l’origine du projet, étant le 3e actionnaire) ou avec des producteurs corses autonomes. 5 M€ ont été investis, en propre mais aussi par l’Odarc, l’office de développement corse (à 40 %).
Un atelier de transformation est en cours de construction à Linguizzetta et devrait être opérationnel en novembre 2022. Sur un terrain de 5 ha en propre, l’atelier présente, sur 2 580 m2 dont 1 000 m2 de stockage en froid négatif, un potentiel de 4 000 t de fruits transformés par an. L’atelier sera surtout dédié au pressage et surgélation des agrumes, puis dans un second temps à d’autres types de produits : légumes ratatouille, melon, pastèque. Sur les 5 ha de terrain, l’Atelier Corse va planter un verger d’agrumes et de légumes.
Actuellement, la transformation des agrumes se fait sur le site de Gelifruits à Chanas dans la Drôme, l’entreprise mettant à disposition sa main d’œuvre, le stockage… « Une fois notre atelier de transformation opérationnel, nous continuerons avec Gelifruit sur un projet précis, une spécialité, qu’on annoncera en juin. »
Des Vergers Boiron à Bonne Maman, des clients phares de la transformation
L’Atelier Corse Fruits et Légumes, ce sont donc des agrumes corses transformés (pur jus simple et clarifié, purées, pulpes essences, écorces fraîche découpe…) par surgélation (et non par pasteurisation) par -3°C en ligne et conditionnés en fûts de 200 litres et seaux de 20 kg, pour les clients industriels. Les Vergers Boiron par exemple, « qui jouent vraiment la carte de développer les filières françaises », « nous ont suivi depuis le début » avec leur marque “100 % clémentine de Corse”, une purée à destination des glaciers, pâtissiers, en France, Japon, Taïwan, Etats-Unis.
Autres exemples de clients : Bonne Maman (avec la Clementine Mousse vendue au Royaume-Uni et attendue en France l’année prochaine), les bières Ribella, la limonade Lorina, la Vache à Boire de Michel et Augustin, les Pognes de Ronan de Mes Délices Briochées, des confitures, les produits Marie Monin…
La nouveauté : La Corsica, des boissons typiques corses, débarque en restaurants et hôtellerie
Et désormais, l’Atelier Corse Fruits et Légumes, c’est aussi La Corsica, la marque propre axée sur les boissons, qui ambitionne « d’amener l’authenticité corse et une déconnexion jusque chez le consommateur ». Deux gammes ont été lancées il y a deux semaines.
La première, Origine, concernent 3 recettes de pur jus sans additifs ni conservateurs et d’autres recettes sont en cours d’élaboration
- Baia di Santa Guilia : 60 % clémentine et 40 % orange
- Alalia : 100 % clémentine
- Citrus paradiou : 100 % pomelo
La deuxième gamme, Evasion, promet un mariage entre les fruits et les plantes et compte actuellement une référence aboutie : Ma divine clémentine, un pétillant mariant un jus de clémentine et une infusion de népita (marjolaine sauvage typique de plantes) fournie par la maison Orsi.
L’Atelier Corse Fruits et Légumes travaille avec LDSH pour l’embouteillage. La marque La Corsica est destinée aux réseaux CHR haut de gamme voire de luxe pour les bouteilles en verre, et de GMS pour les bouteilles en PET (qui sont déjà à 50 % en r-PET grâce au travail de LSDH). La marque démarre en Corse avant d’ambitionner un développement national.
Un projet de valorisation des résidus industriels et l’ambition de devenir leader sur son marché
Enfin, l’Atelier prévoit de se développer sur l’upcylcing, avec une unité « en cours de création, en bonne voie » et dédiée à la valorisation de tous les résidus de production industrielles. Les écorces par exemple. Affaire à suivre…
Jean-Do Valentini résume : « Notre objectif : devenir les leaders de la transformation des fruits et légumes de Corse. »