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Inflation
Fruit Attraction 2022 : la mûrisserie Fruidor de Bordeaux bientôt opérationnelle

Dans le contexte de flambée des coûts et de pouvoir d’achat limité des consommateurs, l’année est compliquée tant en banane qu’en fruits et légumes Fruidor Terroirs. Mais les projets se poursuivent néanmoins. La Banane Française a continué sa croissance sur la première partie de l’année.

Le projet de la nouvelle mûrisserie Fruidor à Bordeaux avance et selon Pierre Monteux, directeur général du groupe Solveg, le chantier devrait être reçu le 25 octobre. Des essais de conteneurs sont en cours depuis le mois d’août. La mûrisserie devrait donc ouvrir début novembre pour être pleinement opérationnelle début 2023.

Ce projet de mûrisserie est un « gros projet » mené depuis 3 ans et dont les travaux ont débuté le 9 août 2021. Sur la région bordelaise, Fruidor disposait de deux sites, d’une capacité de 11 000 à 12 000 t chacun : l’un lié à Pomona –« il va être fermé »- et l’autre sur le Min de Bordeaux –« on va devoir le démonter avant de rentre le terrain ». Le nouveau site, dont Fruidor sera entièrement propriétaire à l’issue du crédit bail immobilier, présentera une capacité potentielle de 33 000 à 34 000 t de bananes mûries par an. « Il s’agit donc de 10 000 t de bananes supplémentaires, un volume à aller chercher, par des synergies avec le site de Nantes sur la façade Atlantique, qui présente donc une capacité nouvelle de 75 000 t », détaille Pierre Monteux.

Ce nouveau site ne concerne que Fruidor Banane. Fruidor Terroirs a émis la volonté de rester sur le Min de Bordeaux et donc va déménager sous peu sur un nouvel emplacement (les travaux sont prévus pour décembre). Il s’agit uniquement d’un bureau commercial pour les produits phares de la région (carotte, patate douce, petits fruits rouges, etc.).

 

Fruidor Terroirs : une année mitigée

Concernant Fruidor Terroirs en général, Pierre Monteux rapporte une année « très très compliquée », avec beaucoup de produits en début d’année (hiver clément, printemps doux et donc des marchés export comme la Belgique, le Royaume-Uni, la Pologne qui avaient déjà leurs propres légumes primeurs), le tout dans un contexte de consommation de fruits et légumes atone en Europe. En fraise la saison a aussi été mauvaise, avec une campagne concentrée sur un mois et « un produit un peu instable ». La pomme de terre nouvelle récolte a été l’exception, avec une « bonne campagne », que Pierre Monteux explique « structurellement » : l’arrêt d’autorisation de certains phytos de conservation limite donc la durée de la campagne. « Il y a donc une attente réelle des produits nouvelle récolte », analyse-t-il.

 A l’inverse, avec la sécheresse et la crise de l’énergie, la deuxième partie de campagne en légumes se caractérise par un manque de produits. « Pas de pomme de terre de conservation, les choux sont absents, les endives ne sont pas assez grosses. »

Une année donc « mitigée » pour Fruidor Terroirs qui ne « remet cependant pas en cause l’activité », qui reste une branche importante du groupe Solveg.

 

Banane : les négociations seront « déterminantes »

En banane, l’année est aussi difficile, avec un coût de revient au colis arrivée métropole (donc avant mûrisserie) que Pierre Monteux estime, à date, à +15 % sur un an. La partie amont est très touchée par la hausse des coûts du fret, du transport, de l’énergie, des salaires, des intrants. « Ma problématique : dans un contexte inflationniste, comment faire admettre la hausse des coûts généralisée (toutes les origines sont touchées) à la grande distribution alors que la banane est vue comme une commodity ? Face à ces hausses colossales, il nous faut cependant une nouvelle réhausse. »

Les négociations en cours jusqu’à mi-janvier seront « déterminantes » puisqu’elles devront, en plus de valoriser l’impact de la flambée des coûts actuelle, rattraper les dernières négociations, passées avant la hausse des coûts.

Dans un contexte de frein sur le pouvoir d’achat des consommateurs, la Banane Française a toutefois réussi à maintenir sa croissance, avec une croissance de +10 % en volumes sur les premiers mois de 2022 comparés à ceux de 2021. « Mais depuis la rentrée de septembre, c’est compliqué. » Le marché de la banane, toutes origines confondues, reste étal en consommation (mais au moins ne baisse pas a contrario des autres fruits et légumes).

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