Transformation
f&l transformés : industriels et producteurs de l’Unilet déçus des EGalim
La filière des légumes transformés a dressé les avancées réalisées post-EGalim. Si la dynamique est engagée, côté plan de filière rien ne semble avoir changé dans les relations avec la distribution.
La filière des légumes transformés a dressé les avancées réalisées post-EGalim. Si la dynamique est engagée, côté plan de filière rien ne semble avoir changé dans les relations avec la distribution.
Les légumes en conserve et surgelés ont tenu meeting le 20 juin. Le thème : “Le monde change, la filière bouge : cap 2025 !”. Cette journée a surtout été l’occasion de faire le point sur les EGalim. « Tout ce que nous avons engagé dans le plan de filière correspond à des attentes sociétales, avec un consommateur qui a besoin d’être réassuré sur la qualité, les résidus de pesticides, l’origine France », souligne Agnès Bernardin, directrice d’Unilet. L’objectif est de 50 % des exploitations certifiées HVE dans cinq ans, de continuer à valoriser l’origine France avec 1 000 références sous le logo f&l de France (263 références en 2017 et 612 à juin 2019) et de doubler les surfaces en bio, qui représentent 5 % des surfaces (3 % en 2017) et 3 % des volumes en 2018. L’Unilet a d’ailleurs édité des guides de culture bio (petits pois, et haricots et flageolets), « qui ont été très appréciés au cabinet du ministre », selon Clément Jaubertie, du ministère de l’Agriculture, venu clore la journée. « Vous êtes une filière exemplaire. La dynamique est engagée, vous avez fait de nombreuses avancées. » Les indicateurs sont en place : indicateurs de coûts agricoles et industriels, de marché (prix des produits agricoles et alimentaires) et spécifiques (surfaces semées, volumes agricoles et de fabrication, prix des transactions…). Un accord interprofessionnel pour formaliser les relations entre OP et industriels devrait être signé, maintenant qu’ordonnances et modification du Code du commerce ont eu lieu.
En revanche, côté relations avec la grande distribution, rien n’a changé. C’est le constat tenu par les présidents Éric Legras (Unilet), Luc Desbuquois (Cénaldi) et Thierry Ponthieu (groupe Légumes à la Fiac). « Tant qu’on ne touchera pas au rapport de force entre fournisseurs et grande distribution – et c’est compliqué, lorsqu’on a quatre centrales d’achat contre 10 000-20 000 fournisseurs –, on continuera à avoir des prix bas qui appauvrissent toutes les chaînes, ce qui freine la R&D », regrette Éric Legras. Selon Valérie Weil-Lancry, directrice juridique à l’Ania, un sondage du médiateur des relations commerciales a estimé qu’en 2019 le besoin de hausse tarifaire pour les industriels était de 4 %, alors que la déflation globale toutes IAA constatée pour ces négociations a été de -0,4 %. « La déception des industriels pour ces négociations a été très forte, à la hauteur des espoirs. Les choses bougent mais pas assez, le compte n’y est pas, a-t-elle résumé. Il faudrait plus de moyens pour la DGCCRF et des sanctions dissuasives. »
La déflation lors des négociations a été de 0,4 % alors que le besoin de hausse tarifaire était de 4 %.