L'arboriculture doit faire reconnaître ses atouts par la société
La société civile connaît peu les pratiques de l'arboriculture, ce qui engendre parfois de la méfiance. La filière possède pourtant de nombreux atouts qu'elle doit faire reconnaître.
La société civile connaît peu les pratiques de l'arboriculture, ce qui engendre parfois de la méfiance. La filière possède pourtant de nombreux atouts qu'elle doit faire reconnaître.
Depuis une dizaine d’années, l’agriculture et l’arboriculture en particulier sont montrées du doigt par la société civile sur ses pratiques phytosanitaires. Les démarches comme celle des vergers écoresponsables ou la HVE misent sur des messages positifs pour infléchir cette représentation erronée. « Si on se fie à l’expression la plus médiatisée, on remarque une méconnaissance des pratiques professionnelles. Il y a une forme d’incompréhension car les efforts déjà engagés par la filière, sur la partie protection notamment, restent encore largement ignorés, indique Yann Bintein, CTIFL. Mais on peut observer que dès qu’il y a une explication et un apport de références objectives la perception change. Il y même une prémisse de reconnaissance dans des services que la filière peut fournir, comme la captation du carbone. » C’est un sujet dont la filière est en train de s’emparer. Un travail est en cours dans la filière amande et un projet déposé à l’ADEME par l’Association nationale pomme poire. « Nous souhaitons rattacher la démarche vergers écoresponsables à un label bas-carbone, présente Josselin Saint-Raymond, directeur de l’ANPP. Pour cela nous devons travailler à maximiser le stockage dans les vergers et ses aménagements, gérer la fin de vie des vergers pour limiter le relargage de carbone et adapter nos pratiques ». Ce projet est mené avec Pink Lady Europe la coopérative Bluewhale et l’Afidem (Association Française Interprofessionnelle des Fruits et Légumes à Destinations Multiples). « Plus largement l’arboriculture a quelques atouts à faire valoir, renchérit Yann Bintein. Elle a beaucoup d’infrastructures favorables à la biodiversité. Le fait de travailler avec des cultures pérennes, souvent associés à des couverts végétaux a un impact sur le long terme sur les cycles du carbone, mais aussi de la matière organique et le cycle de l’eau. Il faut aussi apprécier les services concernant les volets sociaux et économiques. Si ces deux derniers points sont souvent vus comme des contraintes en France ils pourraient dans le contexte actuel devenir de réels atouts à faire valoir aussi. »
L’atout origine France
« Nous avons aussi un atout avec la grande sensibilité des consommateurs à l’origine France, ajoute Jean-Luc Reigne d’Unicoque. Mais sur ce sujet nous avons besoin d’une législation sur l’affichage qui nous protège. On ne peut pas demander à ce que le territoire France soit un territoire d’exception et accepter tout et n’importe quoi sur les importations. Notamment des produits étrangers, emballés en France, estampillés français. Nous avons besoin de travailler l’origine France avec les distributeurs pour que cette allégation ne soit pas galvaudée. »
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