D. SUZUKII
Drosophila suzukii, une espèce multi-hôtes
De 165 baies sauvages collectées en Europe, des Drosophila suzukii émergent de 84 d’entre elles. Le nombre de plantes hôtes adéquates à son développement est donc considérable. Il implique que D. suzukii est capable de trouver des fruits charnus dans lesquels elle peut se développer tout au long de l’année. « Cette dispersion des plantes hôtes va nécessiter des approches de contrôle à grande échelle, note Jean-Luc Gatti, de l’Inra. Pas seulement à l’échelle d’une parcelle ». La mouche D.suzukii a aussi la particularité de pouvoir se développer dans des fruits toxiques comme la belladone. « L’utilisation de composés toxiques naturellement présents dans les fruits par les larves de la mouche, comme l’atropine, est une façon pour D. suzukii de "s’immuniser" et de résister à ses ennemis, avance Olivier Chabrerie, de l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens (80). Les parasitoïdes de D. suzukii sont moins viables lorsqu’ils émergent des larves de D. suzukii élevées sur un milieu contenant de l’atropine ». Parmi toutes les plantes hôtes toutes non pas la même attractivité pour la mouche et les taux d’émergence varient. Si certains fruits comme le gui sont peu attractifs, ils produisent en revanche des « super mouches » avec des ailes plus grandes que les mouches se développant dans les baies d’Aucuba japonica, l’une de ses plantes hôtes dans son aire d’origine. « Mais cette diversité d’hôtes pourrait aussi être une opportunité pour trouver une plante très attractive pour la mouche mais dans laquelle ses larves ne se développent pas ou mal », suggère le chercheur.
Le Ctifl a édité un hors-série sur Drosophila suzukii, à commander ou à retrouver gratuitement sur leur site Internet : www.ctifl.fr/DocPdf/ Kiosque/RevueEnLigne