Des tomates plus tolérantes aux stress thermiques ?
La parthénocarpie et les variations épigénétiques sont des voies explorées pour faciliter le développement des fruits sous hautes températures.
La parthénocarpie et les variations épigénétiques sont des voies explorées pour faciliter le développement des fruits sous hautes températures.
Le projet TomEpiSet, coordonné par Mohammed Zouine de l’Inra de Toulouse (31), est ambitieux. Il consiste à augmenter le rendement de la tomate sans diminuer la qualité des fruits dans un contexte de réchauffement climatique. D’ici à un siècle, la température aura augmenté de 5°C selon les dernières études. Or le pollen de tomate n’est plus viable à haute température, une situation très dommageable dans le bassin méditerranéen puisque la nouaison dépend de la fertilité de ce pollen. Mais les chercheurs ont plus d’une flèche à leur arc. La production de fruits sans pollinisation existe déjà avec la parthénocarpie chez plusieurs espèces fruitières dont certaines variétés de tomates. C’est par exemple le cas des « coeur de boeuf », tomates pratiquement sans pépins. L’ensemble de la collection tomate de l’Inra d’Avignon (84) va être passé au crible pour déceler les types variétaux aptes à produire des fruits à haute température et des variétés totalement ou partiellement parthénocarpiques. La deuxième approche, originale, consiste à rechercher des variations dites épigénétiques c’est-à-dire qui se transmettent en dehors de la séquence d’ADN et qui sont impliquées dans l’initiation du fruit (comme par exemple l’auxine). L’importance de ces changements épigénétiques sera étudiée grâce à une nouvelle méthode qui consiste à modifier ou remplacer un gène par un autre de façon très efficace (on parle de ciseau d’ADN).