Aller au contenu principal

Tomate d’industrie : comment l’Italie du Nord entend gérer la ressource en eau ?

La gestion de l’eau devient un problème pour les producteurs de tomates d’industrie d’Italie. La filière du Nord du pays s’est engagée avec une vingtaine de partenaires dans le Tomato water project, dont l’objectif est de développer un outil pour mieux gérer la ressource en eau. 

 

Tomates destinées à l'industrie dans un champs dans la région de Parme en Italie, avec un tuyau d'irrigation.
Avant le changement climatique, les producteurs de tomates d’industrie du Nord de l’Italie n’avaient pas de problème pour gérer l’eau. « Le manque d’eau est d’ailleurs bénéfique au fruit, c’est ce qui lui donne le taux de sucre indispensable à la tomate destinée à l’industrie », rappelle Manuela Ponzi, productrice. Aujourd’hui, l’eau devient un problème auquel il faut trouver des solutions.
© Claire Tillier

Dans le Nord comme dans le sud de l’Italie, la filière tomates d’industrie souffre depuis quelques années d’épisodes de sécheresse et autres dérèglements climatiques

Lire : Tomate pour l’industrie en Italie : « Une campagne longue et difficile en raison des conditions climatiques défavorables »

« Avant le changement climatique, nous n’avions aucun problème d’eau », témoigne Manuela Ponzi, qui gère avec ses deux sœurs dans la région de Parme, une exploitationde tomates destinées à l’industrie dans la famille depuis 3 générations. Mais aujourd’hui, l’eau est devenue un problème pour les producteurs auquel il faut désormais trouver des solutions.

Lire aussi : Tomates d’industrie : pourquoi l’Italie du Nord vise les marchés français et allemand ?

Pour Luigi Sidoli, directeur de l’organisation de producteurs AINPO, « il y a eu beaucoup de discussions autour de projets de bassines notamment, qui n’ont pas abouti car il y a eu beaucoup d’oppositions ». « Nous devons apprendre à gérer l’eau », insistait, pour sa part, en septembre dernier Maria Chiara Cavallo, secrétaire générale de l’organisation interprofessionnelle de producteurs de tomates du nord de l’Italie.  

Depuis, la filière tomates d’industrie du Nord de l’Italie a fait un pas dans ce sens. L’organisation interprofessionnelle s’est en effet engagée, en cette fin d’année, dans un programme de gestion de la ressource en eau baptisé tout simplement Tomato water project. 

 

Qu’est-ce que le Tomato water project ? 

Le Tomato water project vise à gérer de manière « rationnelle, efficace et durable » l’eau utilisée pour la production des tomates destinées à l’industrie dans la zone du nord de l’Italie la plus importante pour cette production : elle couvre les provinces de Plaisance, Parme et Ferrare. 

Il s’agit en fait de mettre en place un outil capable de pointer les déséquilibres entre les besoins en eau et la disponibilité réelle des différents territoires pour les diverses périodes de l'année.

L’objectif est de prévenir d'éventuels problèmes de ressource hydrique et d’en informer les opérateurs en temps réel afin que ceux-ci puissent optimiser leur gestion de l'eau, en la préservant par exemple à certains moments, pour des périodes critiques ou des zones spécifiques.

 

23 partenaires pour ce projet de gestion de l’eau

Une association temporaire a été créée avec 23 partenaires pour mener à bien le projet. Parmi ces partenaires figurent entre autres les organisations de producteurs, l’université catholique de Plaisance (faculté des sciences agricoles, alimentaires et environnementales), l’entreprise Vsafe spécialisée dans la valorisation de l’agroalimentaire et l’environnement durables, les consortiums de réhabilitation et d'irrigation des terres* des 3 provinces (Plaisance, Parme et Ferrare) ou encore le Canal Emilien Romagnol qui relie le Pô à la mer Adriatique et dont la fonction est de résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau des provinces de l’Est de l’Italie.

 

Comment va fonctionner ce projet de gestion de l’eau ?

  1. Les producteurs et organisations de producteurs de tomates d’industrie remonteront leurs besoins en eau dans les différentes zones couvertes par ce projet. 
  2. Les consortiums de réhabilitation et d’irrigation des terres fourniront eux des informations actualisées en temps réel sur la disponibilité des ressources en eau.
  3. L’université catholique de Plaisance avec les équipes du Canal Émilien Romagnol sont chargés de développer un outil pour estimer et comparer ces deux ensembles de données.  
  4. Vsafe réalisera une évaluation économique des différentes solutions possibles imaginées en cas de de pénurie d'eau.

Doté d’un budget d’environ 400 000 euros, le Tomato water project est financé à hauteur de 360 000 euros dans le cadre d’un appel à projet (PSR Émilie-Romagne). 

« La quantification scientifique des besoins en eau, tant pour l'irrigation des terres agricoles que pour la transformation industrielle, sera également d'une aide significative pour soutenir la position de la filière dans la demande d'interventions structurelles pour améliorer l'approvisionnement en eau », précise l’organisation interprofessionnelle de la tomate d’industrie du Nord de l’Italie (OI Pomodoro da Industria Nord Italia) qui coordonne le projet. 

 

*Associations publiques régies à la fois par l’Etat italien et les régions. 

Les plus lus

« L’asperge est une culture rentable si on maîtrise ses charges » : dans les Landes, la coopérative Maïsadour à la recherche de producteurs d’asperges

Dans les Landes, la coopérative Maïsadour recherche 3 à 4 producteurs d’asperges en projet d’installation ou de…

fruitier sous gel après aspersion
« Un agriculteur averti est un agriculteur mieux protégé » : face au gel, Serge Zaka lance son outil gratuit de cartographie des risques de perte de rendement

Le médiatique docteur en agro climatologie a annoncé sur les réseaux le lancement de cet outil gratuit, indépendant et ouvert…

Pommes : comment Blue Whale entend dynamiser le rayon pommes ?

Redynamiser le rayon pommes pour faire face à la baisse de consommation de ce fruit : c’est la mission que s’est donnée…

Haricots verts destinés à la surgélation dans une usine Gelagri.
Légumes surgelés en Bretagne : pourquoi Gelagri (Eureden) et Greenyard se rapprochent ?

Gelagri Bretagne et Greenyard Frozen France ont annoncé le 27 mars être entrés en négociation exclusive en vue d’un…

récolte de clémentines de Corse, manuelle
Changement climatique : pourquoi le CGAEER estime que la relocalisation en fruits et légumes en France sera limitée ?

Un rapport du CGAAER s’est intéressé au potentiel de la France en fruits et légumes dans un contexte de changement climatique…

Montage de trois photos : portrait de Serge Le Bonniec ; des palettes de choux-fleurs ; un entrepôt vue de dehors avec un camion
« J’ai toujours su qu’un jour je reviendrai dans ce métier passionnant qu’est l’expédition de fruits et légumes » : Serge Le Bonniec, expéditeur de légumes à Paimpol

En Bretagne, rencontre avec Serge Le Bonniec, un « gars du pays de Paimpol », tombé dans la marmite des fruits et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes