Des plantes de service pour protéger les cultures de légumes
L’utilisation de plantes entières ou d’extraits végétaux pour protéger les cultures est un axe de plus en plus important en plein champ. Le centre CTIFL de Carquefou a présenté ses essais 2020-2021.
L’utilisation de plantes entières ou d’extraits végétaux pour protéger les cultures est un axe de plus en plus important en plein champ. Le centre CTIFL de Carquefou a présenté ses essais 2020-2021.
L’utilisation de plantes de service pour protéger les cultures est un sujet majeur d’expérimentation du CTIFL depuis plusieurs années. Depuis deux ans, dans le cadre du projet Repulse, des essais sont menés sur des plantes ayant un effet répulsif vis-à-vis des ravageurs, notamment à Carquefou vis-à-vis du thrips du poireau. Les plantes sont testées en laboratoire, par olfactométrie, et sur le terrain.
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En 2020, la coriandre a été identifiée comme ayant un effet répulsif d’environ 70 % vis-à-vis du thrips. « Toutefois, la relation entre le nombre de thrips présents et les dégâts n’est pas linéaire, mais plutôt logarithmique, a précisé Sébastien Picault, du CTIFL. Pour atténuer les dégâts, il faut très fortement réduire le nombre de ravageurs. » En 2021, les essais portent sur l’installation entre les planches de poireau de planches de fenouil ou de basilic.
« L’agencement spatiotemporel des plantes répulsives est essentiel. L’important est le paysage chimique créé autour de la culture. Il faut aussi que la technique soit acceptable pour les producteurs aux plans pratique et économique. » Si les travaux en poireau doivent encore se poursuivre, des résultats prometteurs devraient être présentés en fin d’année sur l’utilisation de plantes répulsives contre la mouche du chou. Un autre axe en développement sur la station est celui des Préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP).
Macération de thym et de sauge
« Nous travaillons sur le choix des plantes, à partir notamment d’essais in vitro, sur les modes d’utilisation, en macération, décoction ou infusion, en préventif ou en curatif, a expliqué Romane Jean, du CTIFL. Les essais montrent par exemple que l’écorce de saule en infusion a un impact sur les pythiums, mais pas sur le sclérotinia ou le rhyzoctonia, qu’une macération de thym et de sauge réduit les dégâts du mildiou de la laitue… » D’autres essais, dont le protocole doit être affiné, sont menés dans le cadre du projet Pamal sur l’utilisation des PNPP contre les pucerons de la laitue et les altises des crucifères. « Les PNPP donnent des résultats prometteurs, mais très variables, résume Romane Jean. Nous devons continuer les recherches, travailler sur les modes d’application, les adjuvants… ».