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Maraîchers nantais : des défis pour 2023

Envolée du prix de l’énergie et des intrants, sécheresse, loi Agec, difficultés de recrutement… 2022 a été l’année de tous les défis pour les Maraîchers nantais.

L'année 2022 a été marquée par le départ de Philippe Retière, président de la Fédération des maraîchers nantais depuis de nombreuses années (Régis Chevallier est candidat à sa succession), et par l’arrivée d’un nouveau directeur, Emmanuel Torlasco.
L'année 2022 a été marquée par le départ de Philippe Retière, président de la Fédération des maraîchers nantais depuis de nombreuses années (Régis Chevallier est candidat à sa succession), et par l’arrivée d’un nouveau directeur, Emmanuel Torlasco.
© V. Bargain

« L’année 2022 aura été marquée par la guerre en Ukraine, les événements météo, les difficultés de recrutement, la loi Agec, l’accentuation des attentes écologistes… », souligne Régis Chevallier, vice-président de la Fédération des maraîchers nantais. L’explosion du prix de l’énergie a fortement impacté les serristes, qui explorent d’autres pistes d’énergie, comme le photovoltaïque ou encore la pyrolyse des films plastique de couverture de la mâche. Une structure d’achat-revente de CO2 a également été créée pour établir des contrats à long terme avec les fournisseurs et sécuriser les approvisionnements. Et une réflexion est menée sur l’achat groupé de GNR. « Nous devons être plus pertinents sur l’énergie, a souligné Jean-François Vinet, serriste en région nantaise. 2023 sera décisive. »

Autre difficulté : la météo, avec un été caniculaire, marqué par un déficit de précipitations de 30 à 35 %, seize arrêtés préfectoraux de restriction d’eau, puis un automne trop doux bousculant les marchés. « Nous devons être présents dans toutes les instances où l’on parle d’eau et d’environnement, estime Régis Chevallier. Il faudrait aussi clarifier la loi Climat et résilience sur le zéro artificialisation nette, pour que les structures agricoles ne soient pas comptées dans l’artificialisation. »

40 % de saisonniers venus de pays tiers en 2022

Autre défi : le recrutement de la main-d’œuvre. Des actions sont menées auprès des jeunes et des demandeurs d’emploi pour les attirer vers le maraîchage. D’année en année, le recrutement devient toutefois toujours plus compliqué. En 2022, 40 % des saisonniers recrutés (hors muguet) venaient ainsi de pays tiers, 25 % d’Europe et 35 % de France. La Fédération des maraîchers nantais a notamment signé en 2022 un contrat avec une société s’occupant de trouver de la main-d’œuvre marocaine issue du monde agricole, à charge ensuite aux maraîchers de les recruter aux conditions françaises. Avec le durcissement des conditions de la Haute Valeur Environnementale, des inquiétudes existent aussi pour la centaine d’exploitations actuellement certifiées HVE, dont une partie pourrait perdre la certification.

Une satisfaction toutefois pour les maraîchers : le retrait fin 2022 du décret Fruits et Légumes de la loi Agec. « Cela va permettre une nouvelle concertation pour concilier solutions techniques et réalités économiques », estime Cyril Pogu, maraîcher nantais et vice-président de Légumes de France. Environ 200 exploitations produisent des légumes en Loire-Atlantique, avec une stabilité des surfaces, un déplacement des zones de production du fait de l’urbanisation, un tassement des productions de mâche et de poireau et une diversification des légumes (jeunes pousses, radis, aubergines, poivrons…).

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