« Le projet Tofoo vise à élaborer des analyses pour authentifier les produits bio »
Pour lutter contre les risques de fraude, un projet en cours cherche à améliorer les méthodes d'analyse pour différencier aliments bio et conventionnels. Rodolphe Vidal, responsable du pôle qualités et transformation à l’Institut technique de l'agriculture biologique (Itab), fait le point sur les objectifs et l'avancée du projet.
Pour lutter contre les risques de fraude, un projet en cours cherche à améliorer les méthodes d'analyse pour différencier aliments bio et conventionnels. Rodolphe Vidal, responsable du pôle qualités et transformation à l’Institut technique de l'agriculture biologique (Itab), fait le point sur les objectifs et l'avancée du projet.
« Certains consommateurs s’interrogent sur l’authenticité des produits bio. Pour lutter contre les risques de fraude, le projet Tofoo, pour True organic food (« produits bio véritables ») vise à élaborer des analyses non ciblées de laboratoire pour authentifier les produits bio. L’objectif est de proposer une approche multitechnique pour pouvoir améliorer la robustesse des analyses, en associant des équipements de haute performance disponibles dans les gros laboratoires. En combinant des modèles statistiques de pointe (IA), avec une approche complémentaire sur des appareils portables, on pourra déployer ensuite sur le terrain des outils d’analyse portables, déployables sur différents types de pratiques agricoles.*
Ce projet a débuté il y a un an et demi pour une durée de cinq ans et demi. Piloté par Eurofins, il rassemble quatre instituts de recherche dont l’Itab. Le projet concerne plusieurs produits agricoles dont la pomme, la carotte, la tomate, le lait ou encore le blé. On a aussi un volet sur les produits transformés (jus de pomme, farines…), qui ont des formulations plus complexes. L’intérêt des analyses non ciblées est l’utilisation de tout le spectre d’analyse qui permet d’obtenir beaucoup plus de données pour mettre en évidence des différences entre échantillons. Les défis à relever sont de trouver la bonne combinaison de techniques, de développer de nouveaux équipements analytiques, de nouveaux modèles statistiques basés sur l’IA et de construire une base de données d’échantillons références, pour pouvoir comparer les échantillons qui seront testés par la suite.
L’Itab est responsable la collecte d’échantillons. Sur pomme, carotte, blé, tomate, jus de pomme et lait, on en est à plus de 2 216 échantillons, soit entre 3 et 4 tonnes de produits à analyser. Les premiers résultats sur pomme sont très encourageants, on voit qu’on peut faire la différence entre bio et conventionnel. Deux techniques d’analyse ont montré leur intérêt pour différencier produits bio et conventionnel : les chromatographies liquide et gazeuse, liées à la spectrométrie de masse. »