Démarches environnementales : peu de retours sur les ventes en magasin, selon le CTIFL
Si les certifications environnementales sont une piste de valorisation intéressante en restauration collective, les retours sur les ventes et les prix en magasin semblent limités. Le sujet a été abordé lors de la journée nationale Tomates du CTIFL.
Si les certifications environnementales sont une piste de valorisation intéressante en restauration collective, les retours sur les ventes et les prix en magasin semblent limités. Le sujet a été abordé lors de la journée nationale Tomates du CTIFL.
Le respect de l’environnement est de plus en plus mis en avant en fruits et légumes depuis les années 2000. Différentes démarches sont utilisées : Agriculture biologique, Haute Valeur Environnementale (HVE), Zéro Résidu de Pesticides, Cultivé sans pesticides, démarche de développement durable Demain la Terre... « Toutes ont des exigences sur la réduction des pesticides et la traçabilité, rappelle Catherine Glémot, du CTIFL. Mais les taux de notoriété varient, de 95 % pour la bio, 29 % pour la HVE, 27 % en notoriété assistée pour les démarches ZRP et Cultivé sans pesticides, 14 % pour Demain la Terre ».
« Les producteurs doivent communiquer sur la HVE »
La valorisation de ces démarches semble notamment possible en restauration collective, en particulier pour la HVE. La loi Egalim oblige en effet la restauration collective à servir en valeur 50 % de produits de qualité et durables, dont 20 % de bio et 30 % de produits durables, dans lesquels entrent les produits HVE. « Il y a une forte demande de la restauration collective sur les produits de saison, locaux, français, bio, durables, assure Guy-Bernard Cordier, du groupe Le Saint. La bio est dynamique en restauration collective, mais les budgets sont très serrés, encore plus en cette période d’inflation. La HVE est le label le plus simple à mettre en œuvre. Les producteurs doivent communiquer sur la HVE ».
64 % des consommateurs se disent « plus heureux » en achetant durable
La valorisation de ces démarches est également possible dans la distribution. Une enquête Capgemini menée en 2021 auprès de consommateurs européens montre que 53 % sont davantage intéressés par la durabilité, que 64 % « se sentent plus heureux » en achetant durable et que 73 % se disent prêts à payer plus cher un produit offrant une transparence totale. 63 % des distributeurs voient dans la durabilité des profits à faire et croient à un retour sur l’investissement.
« Mis à part pour la bio, le consommateur est perdu par toutes les démarches environnementales »
« Face à l’offre alimentaire « labellisée », le comportement des consommateurs est toutefois très varié, observe Catherine Glémot. Les caractéristiques du produit sont essentielles et le prix reste limitant. La multiplicité des offres crée aussi de la confusion et risque d’entraîner une perte de confiance, ces démarches pouvant être considérées comme purement marketing ». Selon l’enquête du CTIFL en 2020, la majorité des entreprises certifiées voient dans les démarches qualité des avantages en termes de pratiques hygiéniques, confiance client, référencement facilité, confiance de la DGCCRF et organisation du travail. Mais moins de 25 % y trouvent des atouts en termes d’augmentation des ventes (23 %), de productivité (20 %) ou d’augmentation du prix (11 %). « Mis à part pour la bio, le consommateur est perdu par toutes les démarches environnementales, estime Marion Leroux, manager fruits et légumes pour Auchan. Et comme il n’a que 5 secondes pour choisir, regarder le prix, la variété, l’origine..., nous ne communiquons pas sur les démarches labellisées ».
Mickaël Tourgis, primeur près de Rennes, confirme. Il a essayé de communiquer sur la HVE dans son magasin, « mais mes clients n’ont pas du tout été intéressés », déclare-t-il.